Cher confrère et ami
Jean RODHAIN, « Cher confrère et ami », Brochure de la Journée Nationale 1970, p. 1.
Cher confrère et ami
Cher Confrère et Ami,
Depuis un an, depuis la Journée Nationale de l’an dernier, nous avons tous été souvent sur la brèche : nos équipes internationales ont dû intervenir au Pérou comme en Roumanie. Le Père Claudel, qui fut longtemps délégué du Secours Catholique au Vietnam, a trouvé la mort au service des réfugiés du Cambodge. Au Nigeria, j'ai vu moi-même de près la situation des enfants biafrais.
Ces présences nous donnent, à la longue, certaines certitudes :
Primo : Nos équipes ne savent pas tout, certes. Mais finalement elles connaissent les dimensions internationales de la misère. Dix fois mieux que ceux qui ne bougent pas.
Secundo : Vus depuis les jeunes chrétientés d'Afrique, nos palabres actuels perdent une partie de leur relief...
Tertio : Tout ce travail repose uniquement sur ce réseau alimenté par les paroisses de chez nous. Sans elles, nous aurions les mains vides. Même avant de lancer un appel pour le Pérou, des paroisses, alertées par la télévision, donnaient déjà. Comment remercier ?
La Journée Nationale est l'occasion unique de remercier. De rendre compte. Et de faire prier pour que cette Charité devienne plus vive en commençant sur place dans son propre quartier. Car à quoi bon s'occuper du Pérou si on venait à négliger cette pauvreté toujours si discrète à deux pas de chez soi ?
La prière de tous le dimanche 15 novembre obtiendra une Charité véritable : celle qui pousse au partage. Celle qui provoque l’avènement de la justice.
Je vous remercie de votre inlassable confiance.
Jean RODHAIN,
Prêtre.