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La géopolitique est selon Yves Lacoste, « presque la seule discipline à prendre en compte les dimensions et multiples caractéristiques géographiques de chacun des territoires qui sont enjeux de conflits ». Si l’éminent professeur émérite de l’Université Paris-VIII insistait ainsi sur l’idée de territoire, il nous semble toutefois important d’observer ses multiples et immatérielles épaisseurs...
La chaire Jean Rodhain et les Semaines sociales de Toulouse ont le plaisir d’accueillir en salle Léon XIII à l’Institut Catholique de Toulouse, jeudi 16 mars 2023 de 18h à 20h, Antoine Arjakovsky pour une conférence sur le thème : "La science œcuménique est-elle en mesure de fournir des solutions de paix au conflit russo-ukrainien ? ».
Nous voulons d’abord exprimer gratitude et reconnaissance pour la richesse et la variété des regards qui se sont croisés au cours de ces trois journées. Merci aux organisateurs d’avoir permis cette rencontre entre praticiens-scientifiques issus des diverses disciplines des sciences, professionnels de l’institution judiciaire et pénitentiaire, intervenants de la société civile, sans oublier le regard d’anciens détenus experts de leur propre vie de prisonniers. Merci à ces derniers : merci à Emile, Éric, Karim et d’autres de nous avoir si fortement alertés sur les rigueurs extrêmes de la vie carcérale, eux qui par leur esprit de vérité sont aujourd’hui sur l’autre rive...
Que peut apporter à la théologie l’écoute des paroles des plus pauvres ? À partir d’échanges de chrétiens du quart-monde réunis par la Fraternité de la Pierre d’Angle pour partager leur foi, Frédéric-Marie Le Méhauté cherche à entendre la « mystérieuse sagesse », ainsi que la nomme Evangelii Gaudium, dont témoignent ceux qui luttent contre la misère. La prise au sérieux de ce sens de la foi des plus pauvres invite à revisiter des questions cruciales pour l’intelligence de la foi aujourd’hui.
L’aventure théologique qui se risque ici à l’écoute de ces paroles fragiles ouvre une voie encore peu exploitée pour enrichir la compréhension de l’option préférentielle pour les pauvres. Il s’agit de tracer un chemin nouveau pour concilier justice et charité, pour entendre aujourd’hui dans son actualité libératrice la révélation que Dieu nous offre en Jésus, révélation cachée aux sages et aux savants mais offerte aux tout-petits pour le salut de tous.
Quel rôle peut-on reconnaître au malheur dans l’esquisse d’un sens possible, pour une existence individuelle, mais aussi dans une perspective collective ? La privation de point d’appui et le discrédit qui frappent certains jusqu’à les entraîner vers une sorte de perte de soi peuvent-ils donner lieu, de manière tout à fait paradoxale, à une expérience de vérité, la naissance à un autre rapport à soi, au monde, à Dieu, qui puisse être reconnue comme prometteuse pour tous, éclairant ainsi un possible dénouement ultime positif ? En termes théologiques, c’est la question du salut qui est mise au travail de manière nouvelle. Si cette hypothèse s’avère envisageable, quels enseignements en tirer dans la manière de penser l’existence humaine et la vie en société jusqu’en ses dimensions politique et historique ?
Soirée débat dans le cadre des journées d'études organisées par la chaire Jean Rodhain