M. Vincent, cet écrivain
Jean RODHAIN, "Monsieur Vincent, cet écrivain", MSC, n° 99, juin 1960, p. 6-7.
Monsieur Vincent, cet écrivain
On s’imagine Monsieur Vincent comme un homme d’action. Mais de cet écrivain personne ne parle.
Henri Brémond, qui s’y connaissait, s’en indignait en 1918 : « Huit gros volumes, riches de doctrine, pétillants d’humour, écrivait-il, et où je n’ai pas encore rencontré une seule ligne banale, chose unique dans une collection de ce genre. Aujourd’hui encore, le grand public les ignore. »
Pourquoi ?
Il y a deux coupables.
Primo : les Lazaristes, prétend Henri Brémond. Ils n’avaient pas édité les` œuvres de Monsieur Vincent. « Bizarre façon d’honorer le fondateur », remarque Brémond. Depuis, l’édition des textes de Monsieur Vincent par un Père lazariste (enfin !), le Père Coste (1920-1925), n’a, guère amélioré la situation. Ces 14 volumes totalisant 8.000 pages, on provoqué seulement un religieux respect, et une sereine méconnaissance. (Dixit P. Dodin, Lazariste, Entretiens p.15) .
Deuxième coupable : l’imagerie et le film. Dans leur manie de tout simplifier, les dessinateurs et les cinéastes nous présentent immanquablement Monsieur Vincent avec un enfant sur les bras ou ramant dans une galère. Ces attitudes ne sont pas favorables pour tenir la plume.
Or Monsieur Vincent a écrit 30.000 lettres. On a le texte de 226 conférences aux missionnaires et de 120 aux Filles de la Charité. Plus une centaine de sermons. Certaines de ses « notes de service », il les faisait recopier, à la main, à 4.000 exemplaires pour les diffuser partout.
Et voici, en ce tableau, quelques « perles » sur la Charité, découvertes chez ce grand écrivain.
J. R.