Eté 1962
Jean RODHAIN, « Été 1962 », Messages du Secours Catholique, n° 121, juillet-août 1962, p. 1.[1]
Eté 1962
On prend la route.
On part en congé payé.
On en avait besoin.
Indispensables vacances.
On a confié le chien a voisin.
On a confié les canaris au concierge.
L'an passé on partait en paix : tout était réglé.
Cet été, elle reste en travers
La silhouette du réfugié...
Ni sur la plage, ni sur l'alpage je ne les oublierai, mes réfugiés.
(Les confier au SecOurS, vraiment c'est trop facile)
Rien n’est réglé.
Je chercherai sur l'alpage ou la plage,
Un toit possible pour eux, ou l'emploi disponible.
Sinon je ne reviendrai pas en paix :
J'en avais besoin.
Indispensables vacances.
Mon chien m'attendra.
Mon canari chantera...
Eté, mil neuf cent soixante deux.
[1] Article non signé, mais formellement identifié Jean Rodhain par Françoise Mallebay.