Jean RODHAIN, « Le carnet de Sidoine », Messages du Secours Catholique, n° 117, mars 1962, p. 2.

Le carnet de Sidoine

Q. - Pourquoi ne publiez-vous pas de déclaration contre les violences ?

R. Nous avons publié la déclaration des Cardinaux et Archevêques. Le travail quotidien de charité de nos sections en métropole, en Algérie, au Sahara, est une déclaration continuelle et très perceptible.

Q. - Depuis que nous savons la famine dans le monde, nous n'avons plus la conscience tranquille. Dois-je rationner mes enfants ? Ma famille est-elle coupable après chaque repas ? Est-ce notre faute ? Pourriez-vous nous dire si nous devons changer toute notre vie ?

R.- Restez calme, et lisez l'éditorial page 1 : Nuremberg, an 2000. Il situe les véritables responsabilités.

Q. -  Dans votre numéro de décembre dernier, page centrale, troisième photo, la petite fille a une figure bien sympathique. Pouvez-vous vous charger d'un colis que je veux préparer pour elle ?

R. - Non, nous refusons. Cette petite fille fait partie d'un groupe de réfugiés musulmans de Djelfa, à l'entrée du Sahara. Nous aidons tout le camp, collectivement. Mais transporter un colis au Sahara, chercher une petite fille parmi 3500 personnes, l'identifier d'après la photo, cela représente une quantité de démarches, donc de frais considérables. Avec cet argent nous préférons aider 100 enfants de plus.

Si vous voulez agir au loin, faites-nous confiance, nous seront votre mandataire pour des secours collectifs.

Si vous voulez agir personnellement, regardez dans votre quartier : il ne manque certainement pas de misères vous permettant ce geste secourable que vous envisagez.