L’aide à la misère ne doit pas être misérable
Jean RODHAIN, « 15 novembre : journée nationale », Messages du Secours Catholique, n° 146, novembre 1964, p. 1.[1]
15 novembre : journée nationale
L’aide à la misère ne doit pas être misérable
La moitié du manteau donnée par saint Martin était de même qualité que la moitié gardée pour lui. On ne donne pas une layette souillée. Il y a vingt ans, la Cité refuge de l'Armée du Salut était à l’avant-garde du progrès : aujourd'hui, elle remet à neuf toute son installation. Il y a dix ans la Cité Secours Comète était un modèle. Depuis, le matériel est usé, la capacité dépassée : nous allons l'agrandir, l'adapter : aidez-nous.
L’aide aux misères dispersées ne doit pas être isolée
Seuls nous n’y arriverons pas. Avec les autres œuvres privées, ensemble, on réussit. Avec les organismes publics, en liaison, on aboutit. La Charité ne fait pas cavalier seul.
Chrétiens et non-chrétiens rejoignent leurs mains au service des plus pauvres. Cela dépasse tous les discours et toutes les déclarations. Nos Micro-réalisations sont intégrées aux Nations Unies dans le plan F.A.O. Avec un petit versement vous entrez dans un travail « universel » (voir page 4).
L'aide à la misère mondiale ne doit pas être Verbale
On se paie facilement de mots. On se croit responsable du monde entier. On rêve à des institutions qui résoudraient pour chaque milliard d'hommes ce que le Créateur Lui-même n’a pas résolu.
La fête d'un ami m'oblige à lui offrir des souhaits exacts, sans lesquels mon amitié s'effilocherait en nuages. Il faut des occasions précises, sinon ma Charité est un beau manteau, mais sans épée pour la partager.
Cette Journée Nationale est une occasion.
Ces pages de « Messages » sont un rendez-vous.
Je suis mis au pied du mur ? Non, la Charité n'est pas une muraille. C'est une amitié pour qui sur mon calendrier j’ai d'une certaine manière, une fête à souhaiter : 15 novembre.
[1] Article non signé mais formellement identifié Jean Rodhain par Françoise Mallebay. (Note de l'éditeur)