Jean RODHAIN, « Le carnet de Sidoine », Messages du Secours Catholique, n° 172, mars 1967, p. 2.

Le carnet de Sidoine

Question 1

Je reçois chaque mois 27 revuettes de bonnes sœurs et bulletins de missionnaires que je n’ai pas le temps de lire. Calculez le gaspillage de papier, de timbres-poste, d'imprimerie. À l’époque où toutes les industries se concentrent pour survivre, le Secours Catholique devrait mettre de l’ordre dans cette désunion. On parle d’œcuménisme. Est-ce qu'on ne pourrait pas commencer par l'œcuménisme à l'intérieur de la Sainte Église Romaine en apprenant aux catholiques à travailler ensemble ?

Réponse :

Primo. - Le Secours Catholique n'a aucun pouvoir sur les publications religieuses.

Secundo. - On approche du but. Toutes les revues missionnaires ont décidé de fusionner, enfin. Une Société - dont le Secours Catholique fait partie - a été constituée. À partir du mois de mai elle publiera « Peuples du Monde » qui remplacera 27 revues missionnaires.

Question 2

Où en est la statistique des lecteurs se désabonnant parce que « Messages » avait déploré ceux des bombardements qui massacraient des femmes et des enfants ?

Réponse :

Primo. – Les chiffres[1].

- Lettres de désabonnement : 87.

- Lettres de désapprobation sans désabonnement : 63.

Secundo. – Les arguments.

Les lettres reçues - sans réussir à changer la position de « Messages » sur ce point - montrent combien, dans les conditions actuelles, une guerre pose des problèmes complexes. Elles prouvent, avec quelle bonne foi, des chrétiens arrivent à opter farouchement pour des solutions diamétralement opposées. Il a été répondu personnellement, à chacune de ces lettres.

Question 3

« Messages » annonce que l'État exonère totalement de tous droits ou taxes les legs faits par testament au Secours Catholique. Mais y a-t-il des messes de fondation pour ces donateurs ?

Réponse :

Primo. Une messe est dite pour tous les donateurs, dans la chapelle Saint-Laurent, 106 rue du Bac, à 12 h 30, les mardi, mercredi, jeudi et vendredi de chaque semaine, (le lundi, la messe est célébrée pour les victimes de la route).

Secundo. - Une messe pour tous les donateurs est célébrée chaque jour de l'année, semaine et dimanche, à la chapelle de la Cité-Secours de Lourdes.

Question 4

Dans « Messages », page 11, vous invitez à aider la Cité-Secours de Lourdes, mais vous n’indiquez pas son numéro spécial de C.C.P. Pourquoi ?

Réponse :

C'est un oubli. Nous le réparons : C.C.P Cité-Secours Saint-Pierre n°13 640-37, Paris.

Question 5

Dans le dernier numéro de « Messages » page 1, au bas de la colonne 4, vous présentez une photo représentant deux jeunes Indiennes en train de confectionner des tapis, en dessous, comme légende : « Elles n'ont qu'un an, mais déjà... » Je proteste, car visiblement ces enfants ont plus de douze mois.

Réponse :

Ce sont des jeunes filles de seize - dix-huit ans, d'un atelier de tapis (Micro-réalisation SCF 331). La légende commençait au-dessus de la photo et devait se lire ainsi

« Les micro-réalisations aux Indes » « Elles (les micro !) n'ont qu'un an, mais déjà... »

Question 6

Une veillée de prières pour la paix au Vietnam a eu lieu ou mois de décembre, à Lyon. Une quête a été faite. Peut-on savoir ce qu'elle est devenue ?

Réponse :

La quête a produit 43.971 F. La moitié a été remise à la C.I.M.A.D.E., l’autre moitié au Secours Catholique, pour le Vietnam. Pour son emploi, voir page 3.

Question 7

La plupart des autres périodiques font un gros effort technique : papier glacé, pages en couleur... Pourquoi « Messages » ne les imite-t-il pas ?

Réponse :

Si « Messages » voulait concurrencer les autres périodiques, il prendrait leurs méthodes qui sont excellentes. Mais le but de « Messages » est limité à rendre compte des misères et des secours. Toute dépense supplémentaire de papier ou de couleur diminuerait la quantité de secours distribués. Nous n'en avons pas le droit.

Question 8

J'ai parfaitement compris que, désormais, le vendredi je pouvais manger du saucisson ou une escalope. C'est clair. Mais me priver autrement, ce n'est pas clair. Chaque vendredi soir je m'aperçois que j'ai oublié. Le vendredi est devenu un jour comme les autres.

Est-ce que le Secours Catholique ne pourrait pas éditer soit des serviettes de table, soit des assiettes du vendredi qui nous rappelleraient que c'est le jour du partage ?

Réponse :

………………………………………………………………………………………………

(La réponse de Sidoine a été censurée par la Rédaction parce que cet écervelé risquait de révéler un secret sur les prototypes de linge de table et de vaisselle du vendredi qui ne seront - comme pour les modèles des grands couturiers - révélés au public que dans notre numéro de printemps (« Messages » d'avril prochain.) - N.D.L.R.