Homélie pour le 17 novembre
Jean RODHAIN, « Homélie pour le 17 novembre », Brochure de la Journée Nationale 1968, np.
Homélie pour le 17 novembre
Ce jour, S.O.S. nous place en face des plus pauvres. Il est bon d’y réfléchir 3 minutes. Et pour 3 raisons.
Primo : Parce que la présence des pauvres est innombrable.
Dès qu’on calcule le nombre de ceux qui sont privés de pain ou de toit, dès qu'on observe le total de ceux qui sont handicapés ou prisonniers, on découvre des chiffres inattendus. Le pourcentage des Lazare qui attendent à notre porte dépasse tout ce que nous supposons.
Secundo : A cause du silence des pauvres.
Ils n’ont pas la parole.
Dans nos Congrès, où sont les aveugles et les chômeurs ? Dans nos commissions, où sont les handicapés et les prisonniers ?
La masse des pauvres n’est pas présente et elle n’est pas représentée.
Ces pauvres n’ont ni les finances ni les structures leur permettant d’avoir des délégués et des représentants. Donc, il faut parler en leur nom.
Tertio : A cause du Christ pauvre.
On peut imaginer l’Évangile autrement. Le Christ naissant en été, en Afrique. Avec un autre métier, avec un autre costume. On ne peut pas l’imaginer riche et confortable. Il y a entre la Crèche et la nudité de la Croix, une continuité de dépouillement. Et pour sa présence, ici, Il choisit un peu de pain.
Il y a un lien mystérieux entre le Christ et la pauvreté.
Ce lien éclatera au Jugement lorsque les Pauvres seront réunis à sa droite, autour du Bon Larron.
Conclusion :
- Avons-nous la connaissance, le contact, dans la paroisse, avec les plus pauvres ?
- Avons-nous fait le compte des familles de prisonniers ? Des enfants de l'Assistance ? Des Algériens, des Portugais ?
- Quelles initiatives prises ?
- Quelle liaison avec les mouvements pour les servir mieux ?
- Quel souci pour leur faciliter l’accès à la Cité-Secours de Lourdes ?
- Etc., etc.
C’est à ce signe...