Le carnet de Sidoine - 72-02
Jean RODHAIN, "Le carnet de Sidoine", MSC, n° 227, février 1972, p. 2.
Le carnet de Sidoine
Question 1
- Dans votre dernier numéro de « Messages », page 3, col. 2, on dit que Jésus, avec des cordes, frappa les vendeurs du Temple. Cela me semble contraire à la douceur de Jésus. Comment expliquez-vous cela ?
Réponse :
- Je l’explique par une erreur de mot. Le texte exact était : Jésus avec des cordes « chassa » les vendeurs du Temple. On peut chasser quelqu’un sans le frapper.
Question 2
- Dans notre commune, nous avons collecté plus d’une tonne de boîtes de lait. Exactement 2.800 boites, pour le Pakistan. Or, le Secours Catholique local refuse de les expédier aux réfugiés. Je ne comprends pas son attitude. Pouvez-vous donner une explication ?
Réponse :
- Vous aurez deux explications :
Primo : le Secours Catholique n’a jamais demandé de collecter des boites de lait pour le Pakistan ;
Secundo : Calcutta se trouve, par avion, à 12.000 kilomètres d’Orly, et par mer, à 27.000 kilomètres de Marseille. Avec la somme engloutie dans les frais de transport d’une tonne, nous pouvons acheter cinq tonnes d’excellent lait à Calcutta. « Messages » a répété souvent que nous ne devions pas gaspiller l’argent des donateurs en frais de transport inutiles quand on peut acheter un secours sur place.
Question 3
Des voyageurs revenant de l’Inde, citent avec éloge le travail auprès des réfugiés, accompli par la Croix-Rouge, l’UNICEF et les Caritas.
Peut-on en conclure que finalement cette opération a été une réussite ?
Réponse :
Il est certain que le public français a été mieux informé et s’est montré plus généreux que pour le Biafra. Il est certain aussi qu’en Inde, un véritable tour de force a été réalisé pour accueillir ces réfugiés.
Mais quand il s’agit de réfugiés, il ne faut jamais employer le mot de « réussite ».
Le trajet aller, comme le trajet retour ont été une terrible épreuve pour des millions de pauvres gens.
Leur exil les a encore appauvris. Et il faudra longtemps pour terminer le bilan exact de ceux qui n’auront pas survécu : on n’ose pas encore citer de chiffres.
Question 4
J’ai vu dans les journaux catholiques de multiples appels lancés par des missionnaires pour des œuvres en Inde.
Est-ce qu’il ne serait pas du rôle du Secours Catholique de tout concentrer avec un seul C.C.P. Ce serait plus simple.
Réponse :
La vie n’est pas simple.
Le Secours Catholique s’efforce de coordonner, mais se refuse à unifier. A côté de Caritas-India qui est notre correspondant normal, il existe, fort heureusement, des initiatives admirables. Il n’y en aura jamais assez en face de la misère en Inde.
A propos de C.C.P., nous ne vous signalons pas seulement le 5620-09 Paris qui, avec la mention « Indes », nous permet d’aider Caritas-India, mais cinq autres œuvres avec lesquelles nous sommes en rapport et que vous pouvez aider en utilisant soit notre C.C.P., soit leur propre C.C.P.
Mère Teresa (C.C.P. Lyon-653-47 : Association Internationale des Collaborateurs de Mère Térésa).
Sœurs de Saint-Joseph de Cluny (C.C.P. Paris 2.503-51).
Salésiennes Missionnaires de Marie immaculée (C.C.P. Paris 340-29 : Association des Amis des Salésiennes Missionnaires).
Franciscaines Missionnaires de Marie (C.C.P. Paris 17.167-86) : Procure des Franciscaines Missionnaires de Marie.
Père François Laborde (C.C.P. La Source 30-545-80 : A.S.S.S.).