Le carnet de Sidoine - 75-03
"Le carnet de Sidoine", MSC, n° 260, mars 1975, p. 2.
Le carnet de Sidoine
Question 1
- Dans son dernier éditorial, « L’assiette vide », « Messages » fait allusion à un rétablissement du régime jeûne et abstinence avec affectation de la privation ainsi provoquée vers le tiers-monde.
Croyez-vous que ce projet puisse trouver un écho quelque part ?
Réponse
- Un article d’Edouard Kressman, membre de l’Église réformée de France, lance un appel en ce sens : « Quelle valeur prophétique ce signe pourrait avoir aux yeux du monde : les Églises de toutes confessions dans tous les pays développés instituant un « jeûne œcuménique ». Cet appel est publié en même temps dans « La Croix » (15-2-75) et dans l’hebdomadaire protestant « Réforme ».
Question 2
- Je suis scandalisé parce que j’ai appris que parmi vos initiatives ou Sahel il existe des puits dont le forage s’est révélé infructueux. Or, il existe des équipements pour les puits de pétrole capables de descendre efficacement à 2 ou 3.000 mètres de profondeur. Pourquoi ne pas vous lancer dans ces forages profonds ?
Réponse
- Primo : Il est exact que dans le forage des puits il y a des échecs. Tantôt on tombe sur une épaisse couche de grès dur et on ne dispose que d’un outillage rudimentaire. Tantôt c’est le manque de force de villageois sous-alimentés qui s’épuisent dans un travail de forage artisanal.
- Secundo : S’il s’agit d’une ville, c’est l’État ou la municipalité qui entreprend les travaux et les forages profonds sont efficaces. Le Secours Catholique n’a pas à entreprendre de travaux d’urbanisme. Il se limite aux petits villages ruraux. A ce niveau le forage type pétrolier est hors de prix. Et surtout ce puits profond exige ensuite en permanence une moto-pompe, un entretien et des pièces de rechange.
C’est pourquoi les puits traditionnels améliorés par busage et margelle, tels que ceux que finance le Secours Catholique, restent la formule adaptée au village moyen.
Ils ne sont pas chers et peuvent être réalisés avec des moyens locaux, leur système de pompage ne risque pas de tomber en panne. On peut les multiplier de façon que chaque village, le plus petit soit-il, ait le sien. Ainsi les femmes seront-elle soulagées pendant la plus grande partie de l’année de la corvée d’eau qui absorbe une si grande partie de leur temps et de leurs forces lorsqu’elles doivent chercher l’eau à plusieurs kilomètres.
Question 3
Nous voudrions des précisions sur les religieuses que le Secours Catholique aide ou Bangladesh.
Réponse
- Il s’agit des Sœurs Salésiennes Missionnaires de Marie-Immaculée, dont la maison mère est à Croslay près de Paris.
Leur centre est établi à MYMEN-SINGH, au nord du Bangladesh, près de la frontière de l’Assam.
Elles desservent trois centres de brousse :
- Bhalukapara (important dispensaire et hôpital) ;
- Baromari (hôpital avec nombreux tuberculeux, maternité) ;
- Biroidakuni (centre social, de formation pour jeunes filles œuvres d’entraide).
Question 4
- Autrefois le Secours catholique collectait des vêtements. Aujourd’hui on prétend que ces méthodes sont périmées. Qu’en est-il exactement ?
Réponse
- Si vous avez des vêtements disponibles, ils peuvent rendre service à un vestiaire local. Renseignez-vous sur place. Mais même si votre vestiaire local était supprimé, sachez que sur le plan national nous avons besoin sans cesse de confectionner des balles de vêtements qui partent à Chypre ou au Pakistan : chaque catastrophe réclame des milliers de vêtements. Ce travail d’expéditions après chaque sinistre international a pris une telle extension que le Secours Catholique a été obligé d’agrandir son centre triage et de conditionnement. Vos colis de vêtements sont à adresser à :
S.O.S., 6, rue de la Comète, 75007 - Paris.