Le carnet de Sidoine - 75-10
"Le carnet de Sidoine", MSC, n° 266, octobre 1975, p. 2.
Le carnet de Sidoine
Question 1
- On me dit qu’à la radio française on a diffusé un texte émouvant sur les missionnaires récemment expulsés du Vietnam. Est-ce exact ? Qui a parlé ?
Réponse
- Il s’agit de la messe du dimanche 31 août dernier, diffusée depuis la chapelle des Clarisses de Paris. L’homélie était faite par le Père Jean Vérinaud des Missions étrangères. Faisant allusion au texte de Jérémie de la liturgie de ce jour, le prédicateur décrit le déchirement du groupe de ses confrères du diocèse de Kontum brusquement arrachés à leur travail auprès des montagnards, auxquels ils avaient consacré leur vie. Et sans épiloguer un seul instant sur les raisons données pour cette expulsion, le prédicateur a évoqué aussi le désarroi de ceux qui, arrivant en France, auraient dû être accueillis à bras oùverts et avec des cœurs compréhensifs...
Question 2
- J’ai perdu l’an dernier un bijou d’un grand prix. Or je viens de le récupérer. Est-ce la restitution d’un voleur, ou bien est-ce une erreur de rangement de ma part ? Je ne le sais pas. Mais j’ai constaté que pendant 12 mois, je pouvais parfaitement m’en passer. Aussi j’envoie ce bijou à Sidoine en lui demandant d’en affecter la revente aux Micro-réalisations.
Réponse
- Sidoine a exécuté ce qui était demandé mais il publie ce geste, car cela pourrait donner des idées à certains...
Question 3
- En visitant à Lourdes votre Cité-Secours, j’ai été intrigué en découvrant à la lisière de la forêt une sorte d’amphithéâtre antique. De quoi s’agit-il ? Et de quelle époque est cette construction, quelle est sa capacité ?
Réponse
- Capacité 2.500 à 3.000 places.
Construction : 1968-1970. Il ne s’agit donc pas de ruines romaines. On a utilisé un vallonnement existant en forme de conque et chaque année on y a creusé de nouvelles rangées de gradins. Pourquoi cette construction ? Parce que depuis plusieurs années, des pèlerinages diocésains anglais, belges et français viennent demander à la cité un refuge de silence et de paix pour des messes ou des rencontres de groupes. C’est un mouvement spontané qui prouve bien une recherche de prière. Certains y conduisent leurs malades. C’est ainsi que pendant la saison 1975, la Cité a accueilli – en plus des pèlerins hébergés - pour ces messe et veillées : 2.200 prêtres concélébrants avec un total de plus de 75.000 pèlerins dont 3.300 infirmes et malades.
Question 4
Ma voisine a 85 ans, sa famille ne lui apporte aucune aide. Adhérente au Secours Catholique depuis plus de 20 ans, elle a reçu un coup au cœur lorsqu’une de vos circulaires lui a appris qu’elle ne recevrait plus « Messages » dont elle n’a plus les moyens de payer l’abonnement.
Réponse
C’est une erreur de notre administration. En effet aux anciens abonnés qui se trouvent dans ce cas, nous continuons à faire le service gratuit de « Messages ». Nous considérons cela comme une dette...
Question 5
Où peut-on se procurer un répertoire des activités charitables ?
Réponse
Il existait autrefois un annuaire des œuvres charitables. Actuellement, on ne trouve pas une documentation à jour.
Il faudrait citer les grands organismes nationaux. Il faudrait y ajouter les milliers d’œuvres locales. il faudrait ne pas oublier les « activités » de quartier et de voisinage : c’est un admirable tissu d’entraides aussi précieuses qu’ignorées du public.
Question 6
J’apprends que vous faites souvent après un sinistre des envois de vêtements et de couvertures (par exemple récemment aux rapatriés de l’Angola). Où trouvez-vous ce matériel ?
Réponse
Primo. Les couvertures sont achetées par séries de 5 à 10.000 directement en usine et stockées par notre Service « Urgences ».
Secundo. Les vêtements proviennent soit de particuliers qui les envoient directement à Paris, soit de Délégations qui les collectent, nos camions vont ensuite chercher le résultat de ces collectes.
Il faut ensuite trier, classer ces vêtements par catégories et préparer les emballages pour faciliter les expéditions immédiates. C’est un travail considérable pour lequel nous avons dû construire l’an dernier un entrepôt spécialisé dans le voisinage du « Rosier rouge » à Vanves.
Question 7
Chez mes grands-parents il y avait toujours à la table familiale une assiette prévue pour le « pauvre » imprévu que l’on invitait à partager le repas. En 1975, dans une H.L.M., le cas ne se présente plus jamais. Pourriez-vous nous indiquer une formule de remplacement ?
Réponse
Même dans une H.L.M., je connais des familles qui savent être accueillantes. Cela dit, comment dans les conditions actuelles réaliser des gestes d’hospitalité et de partage en payant réellement de sa personne ? Quelles initiatives proposer ? Je pose à mon tour la question aux lecteurs de « Messages »...