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Colloque 2018 : Intervention de Christophe Pichon

06 février 2018
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Colloque de la Fondation Jean Rodhain

26 - 28 Janvier 2018

Hospitalité et identités fragilisées

Hospitalité de Pierre et Corneille et identités fragilisées (Ac 10-11,8)

Christophe Pichon, bibliste et titulaire de la Chaire Jean Rodhain d'Angers

 

Luc, dans les Actes des Apôtres, raconte la rencontre entre un juif, Pierre, et un centurion romain, Corneille (Ac 10-11,8). Elle ne va pas de soi : Comment accueillir l’étranger, quand, jusque-là, il nous a été enseigné de limiter les contacts avec eux ?  Pierre pourtant ne fait que prolonger l’attention de Jésus pour un centurion (Lc 7,1-10), qui imite l’agir du prophète Élisée (2 R 5 ; Lc 4,27). Mais Pierre entre chez Corneille, alors que Jésus et un autre centurion étaient restés à distance. Entre les deux évènements, a eu lieu la mort, la résurrection de Jésus et le don de son Esprit à la Pentecôte. L’Esprit est l’acteur majeur de la rencontre à Césarée.

Alors qu’il demeure à Joppé (Ac 9,42-43), Pierre se rend chez le centurion Corneille qui habite Césarée. Arrivé dans sa maison, il dit : « Vous le savez, c’est illicite pour un Juif d’être en contact avec un étranger » (Ac 10,28). Ce que Pierre affirme de tout Juif, et donc de lui, il le dit pourtant dans la maison d’un étranger ! Il s’agit de mesurer la manière dont Pierre opère ce déplacement et la façon dont cela bouleverse aussi sa communauté d’appartenance.

L’approche littéraire choisie veut permettre de lire le récit comme une histoire en train de s’écrire pour mieux sentir les résistances, les hésitations, les prises de conscience dont Pierre rend compte plus ou moins explicitement. Nous nous intéresserons notamment à ce que peut, veut, doit faire Pierre, ce qu’il en dit et ce qu’il fait. Ce que dit Pierre à propos de l’étranger est-il en tout point conforme à ce qu’il fait ? L’itinéraire de Pierre peut être décomposé en 5 étapes qui constituent des moments d’un apprentissage à faire.

Au départ, Pierre, seul, préparé par Dieu à la rencontre de Corneille (Ac 10,9-17a)

Au départ, Pierre est seul sur le toit de la maison de Joppé, invité par une voix céleste à manger des animaux qui lui sont présentés. Pour le moment, il refuse ce que la voix céleste lui intime : « Pas question, Seigneur, car jamais je n’ai mangé quoi que ce soit de profane et d’impur » (Ac 10,14). C’est un homme de convictions qui refuse de manger alors même qu’il en a le désir et le besoin (Ac 10,10).  Pierre entend pleinement obéir aux prescriptions alimentaires de la Torah juive. Il renvoie aussi à ce qu’il fait depuis toujours. La force de ses convictions est telle qu’il résiste même au Seigneur, comme le prophète Ézéchiel (Ez 4,14 LXX). Pierre, sous l’impulsion de la voix céleste, va devoir interroger sa pratique rituelle habituelle, pourtant appuyée par le modèle d’un personnage éminent de son peuple (Ézéchiel) ; sa représentation de ce que Dieu veut ; la valeur et le sens qu’il donne à ce qui est profane et impur.

La voix céleste ne choisit pas, pour préparer Pierre, cet autre extrait du Lévitique : « L’étranger qui réside avec vous sera pour vous un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers au pays d’Égypte. Je suis Yhwh votre Dieu » (Lv 19,34). La vision renvoie à Lv 11 qui problématise la relation à l’étranger, puisque cette législation fonde pour des groupes juifs la séparation d’avec les étrangers. La vision focalise sur l’effectuation dans le concret de l’amour de l’étranger. « (…) Décider avec qui l’on mange délimite le pourtour d’une communauté », un pourtour qui devient frontière hermétique quand la commensalité devient exclusive d’un groupe.

Un ébranlement du système de valeurs de Pierre qui régit ses relations

Le Lévitique prescrit que seuls certains animaux peuvent être sacrifiés (Lv 22,17-30) et mangés (Lv 11). Pierre agit en fonction de ces prescriptions qui relève de la « pensée du Temple » structurée par la séparation entre le saint et le profane, l’impur et le pur (Lv 10,10). Or, en extase, Pierre  voit « tous » les quadrupèdes, les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel (Ac 10,12). L’ordre céleste induit un ébranlement  du système de pensée de Pierre et de sa manière d’être en relation. En acceptant de faire ce que lui prescrit la voix, Pierre affecterait ses relations avec sa communauté, son Dieu trois fois saint (son sacrifice serait invalide), son corps qui risque de demeurer irrévocablement impur ,  son monde qu’il a l’habitude de classer entre animaux purs et impurs. Le déplacement à opérer induit donc potentiellement de réinventer sa relation aux membres de sa communauté, à son Dieu, à son corps (ce qu’il peut toucher), à sa manière de classer le monde et de séparer les choses, voire mettre des frontières. Sacrifier et manger ce que donne la vision aurait donc des conséquences relationnelles, théologiques et identitaires.

La conversion personnelle à faire a lieu en l’absence de Corneille sous impulsion divine

Le Seigneur par la vision manifeste son projet : révéler à Pierre qu’Il a purifié toute chose. Il n’y a plus d’impureté. Mais Pierre accorde pour le moment plus d’importance à ce qu’il doit faire (obligations) qu’à ce qu’il pourrait faire (manger). Pour que s’opère le déplacement de Pierre, la voix céleste initie un dialogue avec lui. Elle s’adresse à lui trois fois (Ac 10,16). La répétition signale la difficulté pour Pierre de changer ce qu’il pense et la persévérance divine.  Le premier ordre (« sacrifie et mange ! » - Ac 10,13) est ponctuel tandis que la prohibition (« toi ne les profane pas » - Ac 10,15) est durable. Il s’agit de sommer Pierre non pas de manger une fois, mais de changer durablement. La pédagogie divine commence par un déplacement intérieur. C’est un travail en imagination dans une extase. Pierre « était embarrassé en lui-même sur ce que pouvait être la vision qu’il avait vue » (Ac 10,17). Il n’a pas encore changé son agir mais il est en questionnement.

Des hommes à la porte de la maison dont il est l’hôte (Ac 10,17b-23)

L’Esprit informe Pierre de la venue de trois hommes, sans révéler leur identité, ni l’objet de leur visite (Ac 10,19). Il n’est pas emporté par la perplexité cette fois et descend sans délai, incité par l’Esprit à descendre « sans aucune hésitation » (Ac 10,20), induisant qu’il aurait pu hésiter. Pierre révèle sa disponibilité à l’Esprit, davantage que son goût pour l’hospitalité. L’Esprit agit pour que Pierre descende et accueille.

La rencontre a lieu « au portail d’entrée » (Ac 10,17). Pierre a devant lui des inconnus que le narrateur a déjà présentés : « Deux domestiques et un soldat pieux »  (Ac 10,7). Un soldat romain est donc dans Joppé, à la porte d’un juif observant. Pierre interroge d’abord les trois inconnus qui lui expliquent : « Corneille, un centurion, homme juste et craignant Dieu, bien vu de la nation juive toute entière, a reçu instruction d’un ange saint de te faire venir dans sa maisonnée et d’entendre des mots de ta part » (Ac 10,22). Pierre a connaissance de Corneille par intermédiaires. Avant de le rencontrer, il en a entendu parler positivement.  

Pierre ne part pas immédiatement. Il invite  les trois hommes dans la maison et leur offre l’hospitalité (xenizô), y compris donc au soldat romain (Ac 10,23). Le verbe technique xenizô est appliqué à Pierre, « accueilli en hôte » dans la maison de Simon le tanneur (Ac 10,18). Pierre a désormais l’expérience d’avoir accueilli des inconnus, après avoir été accueilli lui-même. Il fait participer Simon le tanneur à cet accueil. Il dort sous le même toit qu’un étranger pendant une nuitée.

Le départ, le lendemain, est significatif des relations qui se sont instaurées. Pierre est désormais « avec » les émissaires (Ac 10,23). Ils ont en commun d’avoir été hôtes. Le narrateur ajoute : « Quelques-uns des frères de Joppé allèrent avec lui ». Ils ne sont qu’avec Pierre. La présence du soldat romain explique-t-elle cette distance ?

Pierre entre dans la ville romaine de Césarée et rencontre Corneille (Ac 10,24-26)

Corneille prie déjà le même Seigneur, il donne des aumônes à des Juifs. Désormais, il fait venir un Juif chez lui et l’attend après avoir convoqué famille et amis (Ac 10,24b). Pierre vient vers un étranger, un centurion, après avoir cohabité à Joppé avec un soldat. Chacun accomplit quelque chose qu’il n’avait jamais fait.

Pierre « entra » - il est seul sujet du verbe, dans Césarée la ville romaine (Ac 10,24). Corneille manifeste qui est Pierre pour lui par gestes : venir à, tomber aux pieds, se prosterner (Ac 10,25). Pierre en souligne l’inadéquation mais ne fait pas de reproche : « Remets-toi debout, moi aussi je suis un humain » (Ac 10,26). Corneille est invité par Pierre à changer sa représentation de celui que l’Esprit envoie vers lui. Or, ce changement se fait difficilement pour Corneille puisqu’il faut que Pierre « relève » Corneille, il ne se remet pas debout de lui-même. La prosternation a pour Pierre une signification particulière. Il s’est lui-même agenouillé lors de son appel comme disciple, devant son « Seigneur » (Lc 5,8). Avec les apôtres, il s’est prosterné devant le Ressuscité (Lc 24,52). Dans la culture et l’expérience de Pierre, ce geste est réservé à Dieu. Pourtant, malgré ce décalage ou ce malentendu, se multiplient dans le texte les préfixes et prépositions « avec ». Car Pierre et Corneille sont des « humains », tous les deux, affirme Pierre.

Pierre entre dans la maison de Corneille en conversant avec lui : Corneille et Pierre disent ce qui s’est passé et ce qu’ils deviennent (Ac 10,27-48)

L’entrée de la maison (Pierre est toujours seul sujet du verbe) se fait en conversant. Le passage physique du seuil de la porte n’est pas mentionné. Le dialogue relativise la frontière.

La déclaration de Pierre à propos de l’homme juif et de l’étranger

Pierre prend la parole et renvoie à une pratique de séparation qu’il considère connue de tous ceux qui l’écoutent, « païens » et juifs (les frères de Joppé) :

« Vous savez qu’il est illicite pour un homme juif d’être en contact avec un étranger ou de s’approcher de lui. Mais à moi, Dieu a montré de ne déclarer aucun homme profane ou impur ; c’est pourquoi aussi je suis venu sans discuter quand on m’a fait chercher. J’aimerais donc savoir pour quelle raison vous m’avez fait chercher » (Ac 10,28-29).

Il traduit pour ses interlocuteurs étrangers ce que le système de pensée juif du pur et de l’impur induit au niveau relationnel. Sa déclaration renvoie à une interprétation de la loi en situation, un mélange de « chez nous, cela ne se fait pas » et de « chez nous, on ne doit pas ».

L’hospitalité vécue par Pierre à Joppé était donc déjà illicite puisqu’il a fait loger avec lui un soldat chez le tanneur. Depuis, il a eu un contact prolongé avec ce soldat depuis Joppé. Il s’est approché et est entré dans la maison d’un centurion. L’agir de Pierre devient ainsi une question pour les « frères de Joppé » (on nous a dit de ne pas s’approcher mais quand l’étranger vient à nous ?) et une découverte pour Corneille et sa maisonnée (ce que vous saviez de l’homme juif, vous voyez que je ne l’ai pas fait, et pourtant vous savez que je suis juif).

Pierre mentionne ce qui lui a été donné en propre en tout cas pour le moment : « Mais à moi » (Ac 10,28). Il se réfère à ce que Dieu lui « a montré », interprète son extase. Dieu, par la vision, a levé ce qui empêchait Pierre de venir rencontrer Corneille.

Est-ce une bonne chose que Pierre soit chez Corneille ? C’est le centurion qui le dit : « Et toi, tu as bien fait de venir » (Ac 10,33).  Corneille s’adresse ensuite à tous ceux qui sont dans la maison y compris donc aux frères de Joppé toujours muets : « Nous tous, nous sommes là devant Dieu », dit-il pour entendre Pierre rapporter tout ce qui lui a été prescrit par le Seigneur (Ac 10,33). Lui l’étranger contribue à la constitution d’un « nous » qui se met à l’écoute de Pierre.

Pierre (se) rend compte que Dieu ne fait acception d’aucun visage

Pierre se fait l’interprète d’une histoire commune. Il partage sa prise de conscience au présent, se rend compte et rend compte de qui est Dieu pour eux tous (Ac 10,34b). Il s’adresse à Corneille et sa maisonnée. Il pourra être entendu dans la maison romaine parce qu’il parle à partir des catégories qui leur importe : la crainte de Dieu, la justice et l’ethnicité (Ac 10,22.35). Le vocabulaire de Pierre dit le dialogue instauré. Les frères de Joppé, à qui Pierre n’a pas raconté sa vision, peuvent constater les changements de l’agir de Pierre depuis Joppé et entendre ce qu’il en dit désormais à Césarée. Dieu n’est pas « partial » affirme Pierre, littéralement ne fait pas acception de visage. « Qui le craint et pratique la justice peut être reçu » (Ac 10,35) : Il évoque donc l’hospitalité divine de tout humain.

Pierre rappelle que Jésus Christ est le Seigneur de tous

Pierre ne prétend pas annoncer des choses nouvelles : « Vous le savez » (Ac 10,28.37). Mais pourquoi Corneille avait-il besoin d’entendre de Simon le juif ce qu’il savait déjà ? À moins que ce ne soit Pierre qui ait besoin de Corneille ?  La rencontre se révèle en effet fructueuse pour les deux, car en plus d’être tous les deux des « humains », ils seront aussi tous deux baptisés.

Pierre articule langage grec et enracinement juif de Jésus. Jésus est « l’évergète » (« fait du bien » - Ac 10,38) et le Christ, le Nazaréen, qui a prêché dans la région des Juifs. Mort et ressuscité, le juif Jésus est le Seigneur de tous (Ac 10,36), « que Dieu a établi juge des vivants et des morts » (Ac 10,42) quels qu’ils soient. Il est donc en relation avec tous les humains. De ce fait, «  tout croyant en lui reçoit l’effacement des péchés par son nom » (Ac 10,43). Un nouveau programme est dévoilé : la maisonnée, grâce à Pierre, est appelée à recevoir l’effacement des péchés par le Seigneur. Ainsi, leur rencontre se fait en présence de Dieu comme l’a dit Corneille et en faveur de l’accueil du Seigneur comme le dit Pierre.

« Eux » et « nous » baptisés

« (…)  l’Esprit saint tomba sur tous les auditeurs de la parole » (Ac 10,44), comme une nouvelle Pentecôte qui produit le même effet (Ac 2,7.45) et a la même visée (Ac 2,38). Devant cette manifeste intervention de Dieu, « les croyants de la circoncision qui étaient venus avec Pierre » sont déstabilisés du fait du « don » du Saint Esprit (Ac 10,45), moins de la réception qui en est faite par les nations païennes. À cet instant, les frères de Joppé sont qualifiés de croyants de la circoncision. L’agir de Dieu en faveur des non-circoncis les surprend. L’entité « nous » reconfigurée intègre les baptisés issus de la circoncision et des croyants parmi les nations (Ac 10,47). C’est l’élargissement d’une fraternité pressentie par l’étranger Corneille (Ac 10,33). Pierre dans son discours a aussi mentionné le « nous » des témoins qui ont mangé et bu avec le Seigneur (Ac 10,41). Don de l’Esprit, réception de la Parole, baptême, repas partagé avec le Seigneur et hospitalité sont des marqueurs identitaires de ce « nous » communautaire. Les gens de la maisonnée de Corneille lui demandèrent « de rester quelques jours » (Ac 10,48). Pierre est un hôte sur invitation.

La réaction des apôtres et frères de Jérusalem et le récit de Pierre sur son propre « déplacement » (Ac 11,1-18)

La nouvelle de l’accueil de la parole de Dieu à Césarée précède Pierre (Ac 11,1). À Jérusalem, « ceux de la circoncision » font un double reproche à Pierre et à lui seul : « Tu es entré chez des hommes incirconcis et tu as mangé avec eux «  (Ac 11,3). Ils ont retenu quelque chose que le lecteur n’avait pas encore découvert : la demande de rester quelques jours (Ac 10,48) a abouti au repas partagé. Peuvent-ils manger avec nous tout en étant physiquement et ethniquement différents ?

Pierre rend compte de son propre déplacement physique et intérieur. Il reformule son refus initial de manger (Ac 10,14) dont l’enjeu était de « faire entrer dans ma bouche » (Ac 11,8). Il est ensuite « entré chez » Corneille. Dans les deux cas, il a appris à faire hospitalité à ce qu’il pensait impur. Il reformule également l’ordre d’aller sans hésitation (Ac 10,20b). En conjuguant le verbe non plus au moyen (hésiter), mais à l’actif (discriminer), il a compris qu’il était appelé « à ne pas faire de différence », en se fondant sur un Dieu qui fait de même. Il s’appuie aussi maintenant sur la mémoire de ce que le Seigneur avait dit (Ac 11,16). La parole du Seigneur se joint à l’Esprit et à la voix céleste pour sa transformation.

Les contradicteurs furent au repos. La concorde s’accompagne d’une louange : « Ainsi, même aux nations, Dieu a donné la conversion pour la vie » (Ac 11,18).

Un itinéraire signifiant sur l’hospitalité

Pierre et Corneille ont chacun des représentations de celui qui n’est pas de leur nation. La géographie dit les étapes mais aussi la progressive entrée en familiarité des deux protagonistes. Ils entendent parler l’un de l’autre, viennent à la rencontre l’un de l’autre, se parlent par geste et finissent par converser ensemble, l’un avec l’autre et devant d’autres. Au fur et à mesure, ils manifestent des valeurs, des normes. En se rencontrant, ils les confrontent. Dans l’accueil progressif de l’un et de l’autre, chacun apprend à s’ajuster et chemin faisant, révèle qui il est et devient face à l’autre. La rencontre de Pierre et Corneille est révélatrice d’enjeux plus globaux et pose la question de son institutionnalisation. L’accueil d’un étranger reconfigure une vie sociale jusqu’alors fragmentée et contribue à une humanité en communion. L’architecture de ce long ensemble révèle en particulier deux enjeux de la rencontre de l’étranger :

  • L’entrée dans la maison d’autrui : le passage du seuil se fait en conversant. En Luc, la maison n’est pas seulement la maison familiale. Elle est une figure ecclésiale, d’autant plus quand elle rappelle la maison de Jérusalem et la Pentecôte. Tout le récit pourrait se relire à ce prisme de la constitution d’un nous ecclésial à partir de l’hospitalité faite à un étranger et sa maisonnée. Bien plus, cette rencontre a lieu chez lui, chez eux.
  • L’importance de parler de ce qui arrive requise par l’hospitalité, dont le modèle est l’hospitalité divine sans discrimination, pour tous et première.

Titulaire de la chaire Jean Rodhain – Faculté de théologie et de sciences religieuses / UCO – Angers.

 

La démarche s’inspire des catégories de Vincent Jouve, Poétique des valeurs, Écriture, Paris, PUF, 2001.

D. Marguerat, Les Actes des apôtres (Ac 1-12), Genève, Labor et Fides, 2007, p. 380.

F. Schmidt, La pensée du Temple. De Jérusalem à Qumrân, coll. La librairie du XXè siècle, Paris, Seuil, 1994.

Sur ces quatre catégories, cf. D. Luciani, Le Lévitique. Éthique et Esthétique, Connaître la Bible 40, Bruxelles, Lumen Vitae, 2005, p. 45-48.

Sur ce système de pensée, cf. Mary Douglas, L’anthropologue et la Bible, Lecture du Lévitique, Paris, Bayard, 2004.

Cf. D. Luciani, Le Lévitique. Éthique et Esthétique, p. 56 : « (…) la désobéissance d’un seul individu à un unique commandement représente une menace et compromet le chemin de sanctification » de la communauté.

Cf. W. Vogels, Célébration et sainteté. Le Lévitique, Lectio Divina 267, Paris, Cerf, 2015, p. 109.

La piété de ce soldat, identique à celle de Corneille, tranche avec le reproche d’impiété fait par le judaïsme aux païens, cf. D. Marguerat, Les Actes des apôtres (Ac 1-12), p. 373.

Elle est mentionnée 15 fois dans les Actes. Le port oriente la ville vers la Méditerranée et donc Rome. Césarée est le siège du gouvernement romain de la Judée depuis 6 avant notre ère.

Corneille, à l’inverse, raconte tout à ses envoyés selon Ac 10,8. Pierre réserve son récit aux apôtres et frères de Jérusalem.

Comme Pierre l’avait dit à la Pentecôte (Ac 2,22).

Ce n’est mentionné comme tel ni dans la scène à Joppé (Ac 10,23), ni à Césarée (Ac 10,48).

Le verbe « entrer » sert à décrire ailleurs l’entrée dans Césarée et dans des maisons (Ac 10,3.24.25.27 ; 11,3.12).

 

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