La charité fraternelle chez Saint Augustin
Sr Anne Thi Dung PHAM, oblate de l’Assomption, a rédigé son mémoire de baccalauréat canonique en théologie à la Faculté de théologie de Lille sur « La charité fraternelle chez saint Augustin ». Elle nous donne en quelques mots la conclusion de son travail.
Anne Thi Dung PHAM : « La charité fraternelle chez saint Augustin ».
Sr Anne Thi Dung PHAM, oblate de l’Assomption, a rédigé son mémoire de baccalauréat canonique en théologie à la Faculté de théologie de Lille sur « La charité fraternelle chez saint Augustin ». Elle nous donne en quelques mots la conclusion de son travail. On trouvera un développement en document-joint.
Nous pouvons réaffirmer que la Charité est le centre de la réflexion de saint Augustin. On comprend bien pourquoi le titre de Docteur de la Charité lui a été donné. Cette Charité qui est subsistante, cette Charité qui est Dieu, est, en effet, la force qui anime Augustin.
Son Commentaire de la première épître de saint Jean est une illustration remarquable de la charité. Dans la lignée johannique, Augustin ne cesse de répéter : « Dieu est Amour » et c’est Lui qui est la source de tout amour : conjugal, familial, fraternel. Augustin donne plus d’importance à la charité fraternelle, mais en fin de compte elle recouvre toute autre forme de charité. Car dans la logique augustinienne, mon père, ma mère, mon conjoint, mon ami, est aussi pour moi un frère, une sœur en Christ.
En Christ en effet, car l’arrivée du Christ a transformé toute relation jusqu’à la relation avec les ennemis. Avec le Christ, l’ennemi devient pour moi un frère à aimer et cet amour de l’ennemi est la perfection de la charité fraternelle.
L’amour du frère commence par le don des biens, par les actes. En apportant le secours au frère dans le besoin, je manifeste l’amour pour Dieu qui m’aime et qui aime tous les hommes. Cependant, aimer en acte n’est pas suffisant. Il faut aimer en vérité. Augustin laisse la place à la conscience guidée par l’Esprit qui vérifie cet amour authentique. Ainsi quand j’aime mon frère en vérité, j’aime Dieu en vérité. Et quand j’aime Dieu en vérité, Dieu-Charité me pousse à aimer mon frère.
Dans cette perspective, Dieu et le frère semblent être un. Car aimer Dieu, c’est aimer son frère ; et aimer son frère, c’est aimer Dieu. Ainsi, nous pouvons lire dans Matthieu cette « communion » entre le Christ et le frère, notamment les plus petits: « Chaque fois que vous faites ou non à un de mes petits, c’est à moi que vous l’avez fait ou non. » (*1)
Là est le but de toute vie chrétienne : être uni à Dieu, lieu de repos de tout homme. Là est le but de la prière de Jésus à son Père : « afin que tous soient un. Comme Toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. (*2)
Par la charité qui va jusqu’au don total de sa vie sur la Croix, le Christ a rassemblé un peuple des frères qui essaie de vivre le précepte d’amour, qui désire de se laisser transformer par l’Amour afin de vivre une unité parfaite du corps avec Lui.
Cette communauté de frères aspire à l’unité parfaite en Dieu et à partager l’odeur de l’amour du Christ à tous. Ainsi les membres de cette communauté cherchent la vraie philosophie, c'est-à-dire, l’amour du Christ. Ils ont une seule âme et un seul cœur tournés vers Dieu. Ils sont des amants de la Beauté spirituelle, qui exhalent la bonté de leur vie et la bonne odeur du Christ. (*3)
Sr Anne Thi Dung PHAM, oblate de l’Assomption
(*1) Cf. Mt 25, 40. 45
(*2) Jn 17, 21
(*3) Cf. Augustin, Règle de vie, VIII, 1.
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