Les jeunes et l'engagement - résultats du sondage OpinionWay commandé par la Fondation Jean Rodhain et le quotidien La Croix
L’ENGAGEMENT DES JEUNES
[…] De nombreux jeunes cherchent à mettre leur temps et leurs capacités au service d’une cause. 50% des jeunes âgés de 18 à 30 ans se sont déjà renseignés sur le service civique et 41% sur les organisations humanitaires et sociales.
Respectivement 44% et 38% des personnes qui appartiennent à une religion se sont renseignées sur le service civique et sur les organisations humanitaires et sociales, contre respectivement 58% et 44% des personnes sans religion. Cependant, les personnes qui pratiquent régulièrement une religion, qui sont peut-être davantage au contact des organisations sociales d’origine religieuse, sont particulièrement renseignées sur l’engagement dans une cause : 53% d’entre elles se sont renseignées sur le service civique, et 58% sur les organisations humanitaires.
Les jeunes expriment principalement des motivations altruistes pour s’engager au service des autres par le biais d’une organisation sociale ou humanitaires, ou lors d’un service civique. La première est de loin la volonté d’être utile (43%).
Les jeunes citent également l’envie d’aider dans une situation d’urgence (22%), de faire évoluer la société (19%) et de créer du lien social (17%). Des motivations individuelles sont également à la source de la volonté de s’engager chez les jeunes : 19% cherchent à s’épanouir personnellement, 19% à partir à l’aventure, 18% à donner du sens à leur vie et 17% à rencontrer des personnes de cultures différentes. Peu de jeunes évoquent des raisons extérieures : 6% citent la tradition familiale comme motivation de l’engagement et 3% l’appartenance religieuse.
Les jeunes femmes citent particulièrement la volonté d’être utiles (47% contre 39% des jeunes hommes) et celle d’aider dans une situation d’urgence (24% contre 20%), mais aussi l’envie de rencontrer des personnes de cultures différentes (21% contre 12%).
Désireux d’utiliser leurs capacités, 49% des jeunes inactifs citent la volonté d’être utile comme une motivation pour s’engager dans une organisation sociale ou humanitaire, ou pour un service civique (contre 40% pour les jeunes actifs).
S’ils devaient s’engager, les jeunes s’intéresseraient d’abord à des missions sur les sujets environnementaux (36%) ou la culture et les loisirs (33%).
Les missions auprès des personnes sont également populaires, notamment la solidarité pour aider les personnes en situation précaire (30%), la présence auprès de personnes âgées pour lutter contre l’isolement (25%) ou l’encadrement sportif (20%). 24% des jeunes interrogés seraient intéressés pour s’engager dans le développement des pays économiquement pauvres. Environ 1 jeune sur 5 serait intéressé pour s’engager dans des contextes difficiles, que ce soit pour des interventions d’urgence en cas de crise (21%) ou pour une aide aux jeunes des quartiers difficiles (19%).
Habitant dans un territoire riche en termes d’offre culturelle, 36% des jeunes vivant en région parisienne seraient intéressés par un engagement dans le domaine de la culture et des loisirs (contre 32% des jeunes vivants en province). 29% des jeunes franciliens sont également intéressés par une mission de présence auprès des personnes âgées pour lutter contre l’isolement, dans un territoire densément peuplé mais souvent critiqué pour le manque de relations personnelles entre ses habitants.
Pour juger d’un engagement, les jeunes donnent avant tout de l’importance à la mission en elle-même, et seulement ensuite à ce qui l’entoure.
Les critères de choix d’une organisation pour s’engager renvoient d’abord au type de missions proposées (85% des jeunes jugent ce critère important) et au format des missions (83% important). La qualité de l’encadrement est aussi un critère de choix important, en particulier les formations proposées afin de mener à bien, la mission (79%) mais également la réputation de l’organisation en question (72%). Moins de la moitié des jeunes interrogés considèrent comme un critère de choix la taille de l’organisation qui propose les missions (49%) et encore moins le caractère religieux de l’organisation (32%).
Soucieux de donner un sens personnel à leur engagement le caractère religieux d’une organisation d’encadrement de missions sociales ou humanitaires serait un critère de choix pour 59% des personnes qui pratiquent une religion de façon régulière. 27% des jeunes qui n’ont pas de religion jugeraient tout de même l’organisation d’encadrement d’une mission à partir de ce critère.
Les freins à l’engagement des jeunes sont avant tout d’ordre matériel.
45% des jeunes interrogés citent les conséquences financières d’un engagement de cette nature, 39% le manque de temps, 35% les contraintes relatives à leur vie familiale et 30% les contraintes professionnelles auxquelles ils font face. Les raisons ayant trait à l’état d’esprit des jeunes sont moins citées : 23% des jeunes évoquent la peur de l’éloignement, 18% le sentiment qu’ils manquent de compétence, 13% un manque de motivation, 12% une appréhension de ne pas connaitre les personnes et 8% la peur d’une période de transition lorsqu’ils seront de retour de leur mission.
Les principales contraintes identifiées par les jeunes dépendent de leur situation professionnelle. 60% des jeunes en recherche d’emploi sont inquiets des conséquences financières d’un engagement humanitaire, social ou civique (contre 42% des jeunes en poste).
Les jeunes qui pratiquent une religion identifient davantage de contraintes familiales, ce qui pourrait les empêcher de s’engager (40% des jeunes pratiquants contre 34% des jeunes sans religion).
En conclusion, cette étude révèle […] (que) : les jeunes Français sont intéressés par un engagement civique, en particulier pour des grands enjeux comme l’environnement, ou un engagement envers les autres. S’ils font face à de nombreuses contraintes matérielles, ils expriment des motivations altruistes. […] Seuls les jeunes les plus religieux envisagent en partie cet engagement d’un point de vue de la religion.
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