L'heure inquiète
Jean RODHAIN, « L'heure inquiète », Messages du Secours Catholique, n° 157, novembre 1965, p. 10.[1]
L'heure inquiète
Lorsque la ville est endormie, et l’hôpital enfin devenu silencieux, c'est entre deux et quatre heures du matin que, pour le malade, le temps est le plus long : son inquiétude a besoin d’une présence. L’infirmière passe. Sa charité n’a pas d’heure. Mais sa seule exactitude est déjà un réconfort.
Mais ici un aveu : dans le calendrier, il y a aussi une heure pour nous, Secours Catholique, qui était une heure d’inquiétude. Dans le cadran de l’année, où tout repose sur cette date du 3° dimanche de novembre, combien de fois avons-nous craintivement attendu pour savoir si ce jour-là la quête, la collecte, les C.C.P. seraient exacts pour nous permettre de faire face ensuite pendant les 364 autres jours.
Pour faire face à toute heure du jour. Pour répondre - exactement - et 12 mois par an, il n’y a qu’une date sur le cadran. C’est novembre.
Depuis vingt ans, l'inquiétude diminue. Les donateurs sont exacts à ce rendez-vous. La plupart se manifestent dès l’arrivée de ce numéro de rappel.
Un rappel qui voudrait être discret. Parce qu'il est confiant.
Un cadran solaire dont les chiffres ne sont pas romains.
L’heure exacte est 5620-09 C.C.P. Paris.
Merci
[1] Article non signé mais formellement identifié JR par Françoise Mallebay.