Un exemple à ne pas suivre
Jean RODHAIN, « Un exemple à ne pas suivre », Documents-Secours, n° 12, avril 1965, p. 3.
Un exemple à ne pas suivre
Un exemple à ne pas suivre
Il n'y a plus de réunions sans discussions. Même les enfants de chœur donnent leur avis. « Nous attendons du Concile qu’il tienne compte que... » - « Les évêques savent-ils qu’il y a un problème qui se pose pour nous responsables de... » - « Pourquoi donc en cette triste dernière semaine de la Session, ce Schéma a-t-il été si malencontreusement modifié ? »
A tous ceux qui m’attaquent sur ce fameux Schéma modifié, je demande impitoyablement s'ils l'ont lu. Jusqu’ici 183 clercs ou laïcs m’ont avoué qu'ils en avaient seulement lu des critiques dans « leur journal ». Par contre trois interlocuteurs (dont un ecclésiastique) s'étaient donné la peine de lire le texte exact (en français naturellement).
Il y a pour l'instant une neurasthénie galopante qui, plus efficace que la grippe hivernale, fait des ravages en Europe et particulièrement dans notre douce France où l'Affaire Dreyfus étant récemment épuisée, certains fidèles cherchent un nouveau thème d'activité chez les concierges du Concile.
Et un exemple à suivre…
Dans la chapelle de l'évêché, le vieil évêque commence sa messe. Je suis intrigué parce que de temps en temps il s'arrête, et alors un jeune prêtre qui l'assiste lui parle à voix basse, et la messe reprend.
Au repas du soir, l'évêque qui le matin m'avait aperçu au fond de la chapelle, me donne l'explication : « Ce matin j'ai fait venir un professeur du Séminaire pour m'apprendre à dire ma messe ».
Aussi voilà un évêque à cheveux blancs qui depuis plus d’un demi-siècle a célébré près de vingt mille fois le Saint Sacrifice. Et comme un enfant de chœur débutant il se met à l'école de la nouvelle liturgie. Sans rien dire. Sans déclaration.
Et sans commentaire.
J. RODHAIN.