Sortons de l’ornière
Jean RODHAIN, « Sortons de l'ornière », Messages du Secours Catholique, n° 187, juillet-août 1968, p. 1.[1]
Sortons de l’ornière
Le petit incendie de Mai n’est qu’un vulgaire feu de cheminée comparé à l’embrasement mondial qui peut s’enflammer dans dix ans ou dans un an.
Les trois petits pétards de la Sorbonne ne sont que jeux d'enfants à côté des possibles explosions du monde chinois ou du prolétariat américain.
La petite peur des Parisiens devant leur réservoir à sec n’est rien à côté des privations d’un Occident que la révolution mondiale privera de tout.
Tout se prépare pour cet orage que l’on ne veut pas voir s’avancer. « Non seulement les hommes pauvres sont chaque jour plus pauvres, mais ils sont en même temps de plus en plus nombreux[2] ». Une lutte des classes combinée avec une lutte des races surgira quand la colère éclatera contre les pays riches, « la colère des pauvres aux imprévisibles conséquences[3]. »
En 1789, certains châtelains restèrent si bien enfermés dans leur domaine qu’ils ne découvrirent la Révolution française qu’après l’avènement de l’Empire...
En 1968, la télévision permet aux plus somnolents de soupçonner que le monde entier est en train de bouger.
Sortons de l'ornière...
- Chaque geste de chacun prépare le chemin vers la paix.
Jean RODHAIN