En quoi cela nous concerne-t-il ?
Jean RODHAIN, « Discours au Saint Père lors de l'audience accordée aux participants de l’Assemblée Générale de Caritas Internationalis le 9 mai 1969 », in CARITAS INTERNATIONALIS, VIIIème assemblée générale. Rome 5-9 mai 1969, ronéoté, 1969, p. 183-184.
Discours prononcé par le Président de Caritas Internationalis
En quoi cela nous concerne-t-il ?
Très Saint Père,
J'ai le très grand honneur de présenter à Votre Sainteté les membres de la VIIIème Assemblée Générale de Caritas Internationalis.
Venus de quatre coins du monde ils représentent plus de 80 Caritas Nationales. Leur Assemblée avait pour thème : Activité Charitable, Témoignage de la Communauté d'Église.
Répondant à un voeu de la Secrétairerie d'Etat, ils ont étudié en priorité les modifications de leurs Statuts afin de permettre un travail plus direct et plus harmonieux avec d'autres organismes. Et ces nouveaux Statuts, l'Assemblée les a ensuite votés à l'unanimité.
Cette unanimité toute fraternelle s'est retrouvée tout au long de nos travaux. Nos d'ébats, souvent animés, et parfois très vifs, ont été marqués par l'absence complète de cette contestation morose dont on parle tant. Et ceci pour deux raisons :
Primo : L'engrenage des misères criantes, et le service des plus pauvres sont tellement absorbants et heureusement astreignants, qu'ils laissent peu de place dans nos Caritas aux démons de l'inquiétude systématique.
Secundo : Cette grande Diaconie qu'est Caritas Internationalis a l'impression d'être liée au Saint‑Siège par un lien tellement filial qu'elle trouve tout naturel ‑ tout en se posant bien des questions ‑ de rester rigoureusement dans le chemin de la fidélité totale, chemin où elle est si réconfortée chaque fois qu'elle entend Votre Sainteté nous éclairer sur l'enseignement de la Foi.
Plutôt que par un exposé, oserai‑je résumer nos problèmes par une image typique ?
Au cours d'une audience, l'an dernier, Votre Sainteté a recommandé à Caritas Internationalis de ne pas se contenter au Nigeria ‑ Biafra d'apporter des secours mais de prévoir déjà, un travail de développement, fût‑il modeste en ses commencements.
Nous avons donc essayé. Depuis lors nos avions apportent aussi des semences et du petit outillage agricole. Là‑bas des rizières ont été entreprises. Et nous avons reçu hier les premiers plants récoltés ainsi au Biafra.
Comme un symbole d'une activité charitable qui essaye de traduire en témoignage concret Populorum Progressio, j'ose présenter et offrir à Votre Sainteté ce très simple bouquet de riz, signe de notre filiale reconnaissance.