Le carnet de Sidoine - 75-04
"Le carnet de Sidoine", MSC, n° 261, avril 1975, p. 2.
Le carnet de Sidoine
Question 1
- J’ai appris que des religieuses vont venir à la Cité Saint-Pierre à Lourdes, en particulier pour y être adoratrices du Saint-Sacrement. Pourquoi ce centre d’adoration, avec des religieuses, à la Cité ?
Réponse
- A la Cité-Secours de Lourdes ce n’est pas une nouveauté. Depuis sa fondation (1955) il existe une chapelle où le Saint-Sacrement est exposé et adoré aussi bien par une communauté de religieuses que par les pèlerins. Pourquoi ? Parce que nous y croyons. Parce que nous ne sommes pas « neutres ». Les disciples d’Emmaüs étaient découragés. Ils n’ont repris confiance qu’après avoir reconnu le Christ partageant le pain. Nous avons besoin de regarder vers ce Pain partagé parce que nous sommes aussi fragiles que ces disciples d’Emmaüs.
Question 2
- Dans quelles activités du Secours Catholique des religieux et religieuses sont-ils particulièrement présents ? Quel est leur apport propre ?
Réponse
- Le Secours Catholique n’a fondé aucune congrégation religieuse. Mais il s’appuie sur tous les spécialistes du service de la misère. La sœur infirmière qui « fait des piqûres » connaît mieux les véritables pauvres du quartier que tous les sondages d’opinion. Elle sera un guide sûr pour comprendre les situations véritables. Le frère de Saint-Jean-de-Dieu qui a passé toute sa vie dans une maison de handicapés possède une expérience irremplaçable. Voilà pourquoi nous avons besoin d’écouter ce spécialiste.
Question 3
- Au Bangladesh, au Sahel, l’aide de la Caritas passe souvent par des religieux ou des religieuses missionnaires. Pourquoi ?
Réponse
- Si vous allez à Calcutta, chacun, quelles que soient ses opinions politiques ou religieuses, vous indiquera les extraordinaires œuvres de Mère Térésa. Elle a fondé, en recrutant dans diverses nationalités, un institut consacré aux misères les plus criantes. Comme ces religieuses renoncent à fonder un foyer et consacrent tout leur temps et toute leur vie aux plus pauvres, elles deviennent des spécialistes incomparables. Voilà pourquoi au Sahel, comme au Bangladesh, parmi de multiples collaborations, nous avons expérimenté la solidité de ceux et celles qui donnent une vie entière : ce sont des points d’appui solides.
Question 4
- A votre avis, quel service principal ces religieux en pays de mission peuvent-ils rendre au Secours Catholique ?
Réponse
- Ils nous rendent un service irremplaçable en nous ramenant à l’essentiel. L’adjointe de Mère Térésa est une Française, sœur Fabienne. Elle décrit l’effarante misère de son Centre d’enfants abandonnés de Skisku Bavan. On l’interrompt pour l’interroger sur la relation entre son travail et l’évangélisation. Elle réplique : « Dans l’action concrète qu’on mène ici on n’a pas le temps, comme en France, de se perdre dans l’analyse des problèmes... »
Question 5
- Le 20 avril prochain, sur décision de Rome, est célébrée dans le monde entier une « Journée des Vocations » orientée cette année sur la vie religieuse. A cette occasion Sidoine pourrait-il fabriquer quelques questions à ce sujet ?
Réponse
- Sidoine et trop paresseux pour « fabriquer » quelque chose. Il s’est contenté, pour répondre à votre désir d’ouvrir le tiroir rempli des questions reçues et de choisir celles qui concernent ce problème. D’où les questions 1, 2 et 3 ci-dessus.
Question 6
Je suis abonné à plusieurs publications. Toutes ont récemment été obligées d’augmenter leur prix d’abonnement. Veuillez m’expliquer pourquoi « Messages » fait exception ?
Réponse
« Messages » a essayé tant qu’il a pu de tenir à l’ancien prix. Mais à partir du mois d’avril, il est obligé de se conformer à l’augmentation générale. Voir page 20.
Question 7
On prétend que dans la sacristie de Sidoine est affiché un texte enluminé composé par lui. Peut-on en avoir copie ?
Réponse
Oui, ce texte est à l’honneur. Mais Sidoine n’en est pas l’auteur. Il l’a recopié dans une revue anglaise. Vous en trouverez copie dans la colonne ci-contre.
Les 113
Il y a ceux qui font quelque chose.
Il y a ceux qui ne font rien.
Il y a ceux qui croient faire quelque chose.
Il y en a trois qui font quelque chose.
Il y en a dix qui font des conférences sur ce que font les trois.
Il y en a cent qui font des conférences sur ce que disent les dix
Il arrive que l’un des cent dix vienne expliquer la manière de faire à l’un des trois.
Alors, l’un des trois, intérieurement, s’exaspère et, extérieurement, sourit.
Mais il se tait, car il n’a pas l’habitude de la parole.
D’ailleurs, il a quelque chose à faire