Le carnet de Sidoine - 72-04
"Le carnet de Sidoine", MSC, n° 229, avril 1972, p. 2.
Le carnet de Sidoine
Question 1
- Dans notre paroisse, nous collectons les échantillons de pharmacie. Chaque mois nous en expédions un colis de 3 kg 500 à une religieuse qui tient un misérable dispensaire au fond du Pérou. Cela dure depuis 5 ans et elle nous remercie parce que ces pauvres colis sont - dit-elle - son seul ravitaillement. Qu’en pensez-vous ? Pourquoi le Secours Catholique ne ferait-il pas une collecte de ce genre sur le plan national ?
Réponse :
Primo : je pense beaucoup de bien de votre initiative. Il y a ainsi des milliers de petits dispensaires qui ne subsistent que grâce à des initiatives locales. Bravo ! Continuez.
Secundo : Non, le Secours Catholique ne se lancera pas vers un appel général et il n’envisage pas un stockage national des échantillons de pharmacie.
Si vous écrivez à Citroën pour lui commander une bicyclette, Citroën refusera : Il est outillé pour produire des automobiles. Il n’est pas outillé pour des bicyclettes. A chacun sa spécialité.
Le Secours Catholique est outillé pour envoyer le soir même par avion au Chili ou en Inde 100.000 doses de quinine ou 500.000 unités de vaccins. Il faut pour cela une livraison immédiate par nos fournisseurs habituels, avec leurs stocks récents et sous emballage tropicalisé. Aucune paroisse n’est outillée pour faire cela. A chacun son métier.
Le Siège social du Secours Catholique est tenu par la loi d’avoir en permanence, 106, rue du Bac, un pharmacien pour surveiller la confection des valises-pharmacie et vérifier la qualité et la fraîcheur des médicaments qui entrent dans leur composition. Si ce pharmacien devait trier des milliers d’échantillons, il ne ferait plus son travail. Et le ministère de la Santé interdirait aussitôt la fabrication de nos valises-pharmacie si nous nous permettions d’y insérer des échantillons. A chacun sa spécialité.
Question 2
- Je visite des malades. Mais on m’a dit que cela ne se fait plus. Alors j’espace mes visites. Que faire, car je suis remplie d’inquiétudes ?
Réponse :
- Les inquiétudes, c’est comme les mauvaises herbes : ça pousse seulement dans les chemins dont on ne se sert pas. Un seul remède : se remettre à l’ouvrage. Une seule pharmacie : le travail régulier.
Question 3
- De passage à Paris, j’ai visité votre Siège social, 106, rue du Bac, et j’ai été étonnée de ne pas voir les ateliers qui mettent « Messages » sous bande.
Réponse :
- C’est une opération - qui en raison du chiffre des abonnés - ne peut se réaliser que dans des ateliers spécialisés.
Chaque numéro de « Messages », tiré à plus de 950.000 exemplaires, exige 80 tonnes de papier, soit 20 camions de 4 tonnes. Les rotatives des Imprimeries Parisiennes Réunies, rue du Faubourg-Montmartre, tournent pendant 19 heures pour l’imprimer. Ces 80 tonnes imprimées sont transportées à Saint-Maur-des-Fossés où chaque numéro est mis sous bande. Sur chaque bande est collée une étiquette portant l’adresse, adresse qui a été imprimée par la machine IBM 360 30 qui, au 106, rue du Bac, tient à jour le fichier sous forme de bandes magnétiques. Cette opération de mise sous bande de 950.000 numéros exige 3 jours de travail avant que « Messages » soit livré aux P.T.T. pour l’expédition.
Question 4
J’ai lu votre notice sur vos Cités-Secours. A Paris, rue de la Comète, vous avez un service de placement qui trouve du travail. Mais c’est incomplet. Il faudrait, sinon un service parallèle qui trouve des logements, tout au moins comme en Allemagne et en Belgique un « hôtel de suite » ou « hôtel de promotion » qui permette à celui qui a trouvé un emploi d’être logé provisoirement.
Réponse :
- Vous avez raison. Nous sommes très loin de résoudre tous les problèmes. Mais votre proposition rejoint des demandes qui nous sont adressées de partout. A inscrire dans les prochaines réalisations...