Benoît XVI, Verbum Domini, n° 107
« La Sainte Écriture révèle la prédilection de Dieu pour les pauvres et les nécessiteux (cf. Mt 25, 31-46). Souvent, les Pères synodaux ont rappelé la nécessité que l’annonce évangélique, l’engagement des Pasteurs et des communautés soient orientés vers ces frères. En effet, « les premiers à avoir droit à l’annonce de l’Evangile sont précisément les pauvres qui ont besoin, non seulement de pain, mais aussi de paroles de vie ». La diaconie de l’amour, qui ne doit jamais faire défaut dans nos Églises, doit toujours être unie à l’annonce de la Parole et à la célébration des saints Mystères. En même temps, il faut reconnaître et valoriser le fait que les pauvres eux-mêmes sont aussi des agents d’Évangélisation. Dans la Bible, le véritable pauvre est celui qui s’en remet totalement à Dieu et Jésus lui-même, dans l’Evangile, appelle bienheureux ceux à qui « appartient le Royaume des Cieux » (Mt 5, 3 ; cf. L 6,20). Le Seigneur exalte la simplicité de cœur de celui qui reconnaît en Dieu sa vraie richesse, qui met en lui, et non dans les biens de ce monde, son espérance. L’Église ne peut décevoir les pauvres : « Les Pasteurs sont appelés à les écouter, à apprendre d’eux, à les guider dans leur foi et à les motiver pour qu’ils soient des artisans de leur propre histoire ». L’Église sait aussi qu’il existe une pauvreté qui est vertu, à cultiver et à choisir librement, comme l’ont fait de nombreux saints et qu’il existe une misère qui est souvent le résultat d’injustices, qui est provoquée par l’égoïsme, qui a pour symptôme l’indigence et la faim et qui alimente les conflits. Quand l’Église annonce la Parole de Dieu, elle sait qu’il faut favoriser un « cercle vertueux » entre la pauvreté « à choisir » et la pauvreté « à combattre », redécouvrant « la sobriété et la solidarité, comme valeurs évangéliques et, en même temps, universelles [ … ]. Ce qui comporte des choix de justice et de sobriété » (Benoît XVI, Exhortation apostolique Verbum Domini, 2011, n°107).