Mgr Jean-Louis PAPIN : la diaconie comme participation à la vie du Christ-Serviteur
Le 23 mars 2011, Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy, est intervenu dans une session de jeunes prêtres. Pierre-Yves Materne, op, nous propose un résumé de son intervention.
La diaconie englobe la vie du Christ-Serviteur. La diaconie de l’Eglise, c’est la diaconie du Christ qui se tient au milieu de nous comme celui qui sert. Elle exprime la nature même de l’Eglise dans son rapport au monde. La diaconie englobe la Parole, la célébration et la vie fraternelle. Ce sont là les différentes facettes de la diaconie du Christ lui-même. Les actions dans la société, doivent être, d’une manière ou d’une autre, reliée à la Parole et à la Célébration pour être d’authentiques expressions de la diaconie du Christ. Le service diaconal ne consiste pas simplement à aimer son prochain mais, plus précisément, à l’aimer comme Jésus aime. Il ne suffit pas non plus de lire le récit du lavement des pieds, encore faut-il le vivre. Le lavement des pieds par Jésus est sacramentum et exemplum. Les chrétiens doivent être « ferments du Royaume » en vivant la fraternité au sein des communautés. Pour annoncer la fraternité, il faut déjà la vivre chez soi.
Dans l’EAP, une personne est chargée de veiller à la diaconie. L’équipe doit aussi prendre un temps pour faire un état des lieux et choisir une action à réaliser, qu’elle fera connaître. Les mouvements (apostoliques et caritatifs) sont encouragés à s’inscrire dans la vie du diocèse, dans la pastorale locale, alors même que leurs actions se définissent au plan national. Mgr Papin fait actuellement une visite pastorale des mouvements, associations et communautés nouvelles, qui sera suivie par un rassemblement diocésain en mars 2012. Il est important de trouver une bonne articulation des organisations caritatives avec la vie des paroisses. Ces organismes sont d’ailleurs désireux d’avoir plus de lien avec les diocèses. Le Secours catholique est déjà bien inséré dans la vie des paroisses.
Il faut valoriser des « communautés de base », à l’échelon de la paroisse, du quartier ou issue d’une situation vécue. Un groupe de lecture biblique dans un quartier ou encore une équipe du Rosaire sont des exemples de petite communauté qui sont « ferments » et qu’il faut soutenir. Il y a aussi Foi et Lumière (personnes handicapées), Relais Prière et Amitié (personnes ayant des troubles mentaux), Amitié-espérance (malades psychiques), Fraternité Banlieue…On pourrait imaginer des assises de tous ces comités.
Les trois convictions de l’évêque :
Le service du frère déborde le cercle de la communauté des pratiquants.
Le service diaconal a une portée missionnaire sans pour autant devenir du prosélytisme (cf. Deus Caritas Est, 31). La charité par les œuvres n’est-elle pas la meilleure façon aujourd’hui d’annoncer la Bonne Nouvelle ? Il est important de dire aussi au nom de quoi/qui on s’engage.
Le service du frère est un lieu de croissance spirituelle, de rencontre avec le Christ. Il faut permettre aux personnes qui sont engagées auprès des personnes vulnérables de relire leur expérience dans la communauté chrétienne. C’est une responsabilité des pasteurs.
(Résumé par P.Y. Materne d’une conférence donnée à Strasbourg, le 23.03.11)