"N’oublie pas les pauvres"
Dans sa lettre de rentrée, Mgr Jacques Blaquart, évêque d’Orléans, dresse quelques points d’attention majeurs pour l’annonce de l’Évangile. Extraits choisis.
L’annonce de l’Évangile dans le diocèse d’Orléans
Lettre de rentrée Mgr Jacques Blaquart
Extraits.
2. « N’oublie pas les pauvres ! »
Nous devons tous recevoir cet appel du Cardinal Hummes à son ami Bergoglio élu successeur de Pierre, et méditer tout ce que dit le pape François sur la fraternité avec les pauvres : il s’agit d’« aller vers eux », de « les écouter », surtout d’« être avec eux », de « les regarder comme visages de Jésus ».
De plus en plus de personnes sont rejetées d’un monde qui broie les plus faibles. Le meilleur PIB d’un pays, et a fortiori le signe d’authenticité d’une communauté chrétienne, c’est la capacité de relation de ses membres, entre eux et avec les plus vulnérables. Le pape ne cesse de nous interpeller en faveur des personnes en détresse (cf. la joie de l’Évangile n° 176 à 258).
Concrètement, tout en rendant grâce pour tous les actes de charité des uns et des autres dans nos communautés, vérifions nos pratiques :
Où en sommes-nous de la visite et de la prière pour les malades, toujours liées, pour Jésus et les premières communautés chrétiennes, à l’annonce de l’Évangile ?
Quelle place habituelle et quelle parole ont les pauvres dans la vie de notre Église (par exemple dans nos célébrations) ?
Où en est notre investissement personnel et communautaire habituel auprès des personnes et des familles en précarité et souvent marginalisées, que ce soit ici (chômeurs/gitans/migrants/prisonniers/personnes seules/handicapés etc.) et là-bas (populations victimes de la faim, de la guerre, de l’exil…)
Y a-t-il un Secours catholique local ? D’autres organismes caritatifs d’Église ? Comment la communauté les soutient-elle ?
Rappelons-nous : la charité n’est pas à option ni l’affaire d’organismes spécialisés. Elle est inscrite dans notre baptême. Il n’y a pas de vie chrétienne sans service du frère dans le besoin. « Parmi les dons de Dieu, la voie supérieure, c’est la charité » (1 Co 12, 21).
Écoutons le pape (§ 198) : « Dieu s’est fait pauvre pour nous, pour nous enrichir de sa pauvreté. Pour cette raison, je désire une Église pauvre pour les pauvres. Ils ont beaucoup à nous enseigner. Il est nécessaire que nous nous laissions évangéliser par eux. La nouvelle évangélisation est une invitation à les mettre au centre du cheminement de l’Église… Que dans toutes les communautés chrétiennes, les pauvres se sentent chez eux !
3. Créer de petites communautés fraternelles
Ce qui manque dans notre société hyper-individualisée, où beaucoup de personnes vivent une douloureuse solitude, ce sont des petites fraternités humaines. A fortiori, dans notre Église, il est anormal que des frères et sœurs chrétiens, parce que pauvres, soient marginalisés. D’où l’importance de multiplier les Petites Communautés Fraternelles de Foi (PCFF) dont la Lettre pastorale explique clairement l’objectif et comment y parvenir. Le CERC est prêt à donner des outils aux baptisés qui souhaiteraient lancer ces petites fraternités. Le Conseil diocésain de pastorale rappelle quelques initiatives simples à mettre en œuvre : création de petits groupes temporaires à l’occasion des temps liturgiques (Avent, Carême, temps pascal), réunions de quelques personnes autour d’un Évangile, pouvant aller de pair avec un temps convivial, ouverture du groupe à des personnes hors Église etc.
D’autres initiatives nouvelles sont envisagées comme par exemple les cellules paroissiales d’Évangélisation.
Le « cœur » doit donner l’exemple : un an après le changement de mission de plus d’une trentaine de prêtres du diocèse, il est indispensable que chaque groupement paroissial ou communauté locale ait maintenant une EAP (Équipe d’animation pastorale), qui se réunisse régulièrement, en prenant un temps substantiel pour la prière et la méditation de la parole de Dieu. Que dans chaque EAP, il y ait aussi une personne référente pour la charité – solidarité, une autre pour l’annonce de la foi, et une autre pour la prière de la communauté, sans oublier la communication et les affaires économiques.