Fondation Jean-Rodhain

Entretien avec Jean-Marie Martin, coordinateur de l’université de la solidarité et de la diaconie qui se tiendra à Lourdes du 30 octobre au 2 novembre 2017.

1/ Pourquoi une telle université ?

Le mot « université » fait penser à l'enseignement supérieur,  à des études très savantes ; la solidarité, elle, au lien d'engagement et de dépendance réciproques entre des personnes qui tiennent les unes aux autres et la diaconie à ce qui organise la charité, à la mise en œuvre de l'Évangile comme témoignage personnel et communautaire, comme service du frère, de la sœur. Les 3 mots ensemble offre un mélange détonnant ! « Beaucoup de chrétiens et de communautés désirent aller à la rencontre des plus fragiles sans savoir comment s'y prendre. Il est essentiel de former des acteurs de la diaconie capables de proposer des manières de faire aux communautés chrétiennes », souligne Jean Marie Martin, coordinateur de l’Université.

La bonne volonté ne suffit pas toujours ! La formation est essentielle pour se risquer et vivre des expériences de diaconie, partage, d’amitié et de joie. Comment animer un groupe d’Eglise qui associe des personnes en fragilité et d’autres qui ne le sont pas ? Quelles règles de partage établir pour que chacun soit reconnu à sa juste place et ait vraiment la parole ? Quels outils pédagogiques utiliser ? Quels mécanismes aident à faire grandir une Eglise pauvre pour les pauvres, comme le souhaite le pape François ?

Le Conseil National de la Solidarité et de la Diaconie de la conférence des évêques de France aidé du réseau St Laurent relève le défi : former des « ambassadeurs-formateurs », des personnes qui veulent vivre l’expérience de formation pour elles-mêmes et qui s’engagent à la faire vivre à d’autres à leur retour. 600 personnes sont attendues à Lourdes du 30 octobre au 2 novembre 2017, pas une de plus, pour des raisons logistiques. Ces personnes seront envoyées par leur diocèse ou leur groupe du réseau St Laurent et seront, à l’issue de l’université, promoteurs de la diaconie dans leur environnement ecclésial propre. Plusieurs groupes associant des personnes vivant des situations de pauvretés, des référents diocésains de la solidarité et de la diaconie, des communicants des diocèses, des animateurs de mouvements, des théologiens, des musiciens, des prêtres, des diacres et religieuses se sont mis au travail pour préparer l’événement.

2/ Comment cela va-t-il se passer ?

L'université alternera des temps de formation formels et des expériences d’Eglise vécues sur place. En diaconie, tout n’est pas affaire de savoir ou de savoir-faire mais surtout de savoir-être.

L’essentiel de la formation se fera en ateliers où l’on pourra bénéficier de l’expérience d’experts en diaconie : les membres du réseau St Laurent feront vivre des ateliers de découverte et d’apprentissage de méthodes. Toutes ces mises en situation seront relues et analysées pour que l’apprentissage en soit effectif.

Se former fait bouger des lignes intérieures…. Jean Marie Martin précise : « Personne ne sera laissé seul ; chacun vivra avec une petite fraternité où l’expérience des uns enrichira celle des autres et vice-versa. Mettre des mots sur son ressenti et ses questions est très formateur ». Les fraternités mélangeront des personnes d’un même diocèse ou d’une même province ecclésiastique. Des célébrations, messes, fêtes et temps de prière à l’école du réseau St Laurent rythmeront l’université.

Il est aussi nécessaire de réfléchir à ce qu’on fait et pourquoi, à ses postures de foi et d’accueil de l’autre. Deux théologiens, Etienne Grieu et Gwennola Rimbaut animeront des temps d’enseignement sur les fondamentaux d’une Eglise-fraternité. Des évêques, Mgr Blaquart, Mgr Claude Schockert, Mgr Vesco, Mgr Descubes seront présents.

L’ensemble des contenus et méthodes de l’université seront accessibles à tous, APRES l’université, sous forme de fiches repères ou de fiches points d’appui. Elles seront disponibles dans la boite à outils du site Servons la fraternité.

3/ De quoi va-t-on parler ?

L’université a été construite en dialogue avec les personnes concernées et intéressées par la formation. Les thèmes ont été choisis à partir de leurs attentes et de l’expérience vécue. Ci-dessous, un aperçu non exhaustif de thèmes abordés :

-              Aller vers les pauvres, changer de regard, sortir de l’entre soi

-              Grandir dans la foi, des processus pour le catéchuménat

-              Lire la Bible ensemble

-              La mission des pauvres dans l’Eglise

-              Vivre la communion avec les plus pauvres dans la liturgie

-              Organiser des temps forts diocésains

-              Au cœur de l’Evangile, la place et le rôle des plus pauvres

-              Pauvres et riches, tous disciples missionnaires

-              Des stratégies diocésaines pour impulser, accompagner les diaconies paroissiales

-              Place et rôle de l’Eglise dans la lutte contre l’exclusion, la pensée sociale de l’Eglise à l’œuvre

-              ….

Si vous êtes intéressés, rapprochez-vous du réseau St Laurent ou de votre responsable diocésain de la solidarité/diaconie !

Propos recueillis par Christine Gilbert, directrice de la fondation Jean Rodhain auprès de Jean-Marie Martin, coordinateur de l’université de la solidarité et de la diaconie.