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Le pauvre comme centre théologique et pastoral

16 mai 2018
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 Père Matthieu Villemot, curé de la paroisse St Honoré d'Eylau

« Ce que vous faites au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi que vous le faites[i] ».

Jésus s’est identifié au pauvre. Partant de là, et puisque de son propre aveu, Jésus est l’alpha et l’oméga de toute vie chrétienne[ii], le pauvre doit lui-même être placé au centre de la vie chrétienne. Voilà ce que nous allons tenter de penser aujourd’hui. Nous allons d’abord établir le fait que le pauvre est au centre de la vie chrétienne, en nous demandant pourquoi le Christ s’est identifié au pauvre et en le distinguant des autres formes de la présence du Christ, puis nous nous demanderons quelles attitudes cela implique.

Pourquoi Jésus s’est-il identifié au pauvre ? Il y a à cela plusieurs motifs : d’abord, Jésus a été pauvre durant sa vie. Il n’a pas voulu venir au milieu de nous comme un riche, un puissant, il a connu la pauvreté. Il a connu la faim et la soif au désert, il a vécu de la charité publique avec ses apôtres, il a connu la pauvreté suprême qu’est la croix. Jésus, au long de sa vie, a rassemblé sur lui toutes les grandes formes de pauvreté. En prenant sur lui chaque pauvreté, Jésus montre son souci de sauver la population concernée. Il a spécialement aimé les enfants non attendus comme lui, les familles poussées à l’exil comme la sienne, les condamnés à mort, etc. Il a voulu être pauvre pour sauver tous les hommes. S’il s’était fait puissant, membre de l’élite, il aurait sauvé l’élite et rejeté la masse dans le désespoir. En se dénudant sur la croix, il nous dit qu’il sauve en nous l’humanité et pas les performances. Ensuite, la pauvreté est une image de l’incarnation. Saint Paul dit que le Christ s’est anéanti en prenant forme humaine :

« Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix[iii] ».

Il est descendu de la Gloire divine, où il était à l’abri de toute pauvreté, pour se faire homme. Ainsi, tout pauvre nous manifeste quelque chose du mystère de l’incarnation. Le bienheureux Ozanam faisait de la rencontre du pauvre la rencontre du ressuscité stigmatisé :

« Il semble qu’il faille voir pour aimer et nous ne voyons Dieu que des yeux de la foi et notre foi est si faible ! Mais les hommes, mais les pauvres nous les voyons des yeux de la chair, ils sont là et nous pouvons mettre le doigt et la main dans leurs plaies et les traces de la couronne d’épines sont visibles sur leur front. Et ici l’incrédulité n’a plus de place possible et nous devrions tomber à leurs pieds et leur dire avec l’apôtre Tu es Dominus et Deus meus. Vous êtes nos maîtres et nous serons vos serviteurs[iv]. »

Mais il y a un motif plus radical encore. Le Verbe éternel de Dieu est Fils. Il existe dans la totale dépendance du Père. Il ne se conçoit que comme se recevant du Père. La dépendance du pauvre nous parle de cette dépendance du Fils envers le Père. Ainsi, le pauvre nous montre quelque chose du mystère de la Trinité. Ce point est spécialement important aujourd’hui. L’idéologie actuelle survalorise l’autonomie individuelle. L’individu ne doit dépendre que de lui-même et se débrouiller seul en toutes circonstances. Le pauvre est celui qui a perdu cette autonomie. Aux yeux du monde, de ce fait, il est à peine un homme. Pour le bioéthicien Engelhardt, celui qui a perdu son autonomie n’est plus une personne[v]. Devant la foi, il est présence du Christ.

Quelque chose, donc, du mystère de la Trinité est présent dans le pauvre. Et présent en tant que mystère. Le père Pedro Arrupe, général des jésuites de 1965 à 1981[vi] fondait l’option préférentielle pour les pauvres en déclarant :

« Le Dieu mystérieux se fait davantage mystère dans l’image dépouillée du pauvre »[vii].

Le pauvre nous échappe. Il résiste aux politiques destinées à le supprimer, il résiste aux classements, aux bonnes volontés qui veulent trop vite l’enfermer. Le pauvre demeure humain malgré son dépouillement et toutes les tentatives pour le déshumaniser. Bref, le pauvre est un mystère. En cela, il nous parle du mystère de Dieu. Pour toutes ces raisons, Jésus s’est véritablement identifié au pauvre.

Mais la présence de Jésus dans le pauvre n’est pas une vérité générale qui se transformerait vite en slogan creux. Chaque type de pauvreté révèle quelque chose de différent du mystère du Christ. Je me bornerai à quelques exemples. Le SDF, comme le Christ, n’a pas de pierre où reposer la tête[viii]. Il est exclu de la communauté et des liens sociaux comme le Christ a été crucifié hors de sa ville, hors de Jérusalem, en étant rejeté par les siens. Le migrant nous révèle que Jésus est par excellence un voyageur. Il a effectué la plus formidable migration en descendant du ciel, il a dû fuir en Égypte, pays à la religion ennemie, il est remonté au ciel à l’Ascension et il en reviendra dans la Gloire. Le malade mental nous met sous les yeux l’agonie de Jésus au jardin des Oliviers, où il proclame que son âme est triste à en mourir[ix] et où littéralement, il ne s’appartient plus. La prostituée nous rappelle que Jésus a été vendu trente deniers et jeté en pâture à la foule sadique et voyeuriste sur la croix. Chaque pauvreté met en lumière un aspect différent du mystère de Jésus et nous permet de nous rendre spécialement présent à cet aspect. Chaque pauvre est irremplaçable dans la manière dont il rend Jésus présent.

Jésus est aussi réellement présent, quoique différemment, dans la personne du pauvre que dans l’hostie consacrée. Mais la présence de Jésus-Christ dans la personne du pauvre est spécifique. Pour la saisir, il peut être intéressant de la distinguer d’autres présences, dans l’hostie consacrée et dans l’évangile proclamé à l’eucharistie par exemple.

La présence de Jésus dans l’évangile proclamé atteste de son historicité. Jésus est un fait historique. En tant que tel, il échappe à nos imaginaires. Nous devons le recevoir et la fidélité à la lettre de l’évangile nous protège de la tentation de nous fabriquer un Jésus à notre convenance. La Parole de Dieu m’oblige à replacer Jésus dans son histoire juive. Il est fils d’Abraham et de David, annoncé par les prophètes et circoncis. Il porte le manteau à franges de la stricte observance, se vante qu’Abraham a vu son jour et que Moïse a parlé de lui. Mais la présence de Jésus dans l’évangile proclamé n’est effective pour moi que pour autant que je comprenne cet évangile. Entendre l’évangile proclamé en Chinois ne me sauvera pas. La présence du Christ dans l’hostie manifeste sa résurrection. Il a échappé aux contingences de ce monde, il ne souffre plus. Il est entré dans la Gloire du Père et de là il se rend présent où il veut. L’eucharistie montre que Jésus est présent parce qu’il l’a voulu dans sa miséricorde, non par devoir. L’eucharistie me rappelle que Jésus, vrai Dieu né du vrai Dieu, est un mystère qui dépasse ce que j’en proclame. La présence de Jésus dans l’hostie est substantielle. L’hostie n’est plus du pain, c’est vraiment le corps de Jésus ressuscité. La présence de Jésus dans l’hostie dépasse ma foi. Il ne suffit pas que je n’y croie pas pour qu’elle cesse, je n’ai pas besoin de la comprendre pour qu’elle soit effective. Par-dessus tout, l’eucharistie permet d’avoir avec Jésus l’intimité la plus totale en le mangeant comme véritable pain de vie. Mais la présence de Jésus dans l’hostie consacrée risque d’être pour moi une abstraction. C’est là qu’intervient la présence de Jésus dans le pauvre. Sans le pauvre, la présence de Jésus dans l’hostie reste pour moi vague, désincarnée, ce qui est un comble. Sans le pauvre, l’évangile est un conte moral qui enseigne à faire des efforts. Sans la présence du pauvre, la croix devient un message moral métaphorique. La croix n’est pas un concept, ce doit être une expérience aujourd’hui comme pour les disciples qui se sont trouvés face à elle. Le pauvre, le pauvre moral et spirituel, qui me scandalise, qui échappe à mes images d’Épinal du « bon sauvage », m’accule à cette expérience. La difficulté que j’ai à servir aujourd’hui les pauvres que je rencontre, parce qu’ils sentent mauvais ou parce qu’ils sont agressifs, ou parce que mes beaux efforts pour les aider ne les intéressent pas, cette difficulté est le signe de la difficulté qu’il y a à accepter la croix. Le pauvre me montre que la vie terrestre de Jésus et sa croix conservent un efficace actuel. Ce ne sont pas des événements enfouis dans le passé qu’on se remémore par nostalgie, ce sont toujours des sources de grâce pour nous aujourd’hui. Le pauvre me rend contemporain de la croix. Le pauvre me résiste, il n’entre jamais tout à fait dans nos classements, il met en échec nos superbes techniques ou tout simplement refuse notre aide. Alors que l’évangile et l’hostie sont vulnérables à nos manipulations, le pauvre me rappelle que Jésus m’échappe. Mais la présence de Jésus dans le pauvre n’est pas substantielle, Pierre ne cesse pas d’être Pierre sous prétexte que Jésus s’est identifié à lui. Et il faut un acte de foi insigne pour véritablement reconnaître le Christ dans le pauvre.

Il faut donc tenir ensemble la présence de Jésus dans l’évangile proclamé, dans l’hostie consacrée et dans le pauvre. Ce point est capital. Nos mouvements de paroisse ont tendance à opposer le service liturgique et le service de solidarité. Les catholiques attachés à la belle liturgie ont du mal à se motiver pour faire des maraudes et les associations de solidarité ont du mal à s’ouvrir à la liturgie. En réalité, il me faut la force de l’évangile et la communion fréquente pour parvenir à vraiment servir le pauvre. Il me faut servir le pauvre pour pleinement vivre le mystère de l’eucharistie. Dans le Notre Père, la demande centrale, donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour désigne à la fois, d’un seul mouvement, le pain terrestre qui permet de survivre et le pain eucharistique qui donne la vie éternelle. Parce que le don de Dieu ne se divise pas, et que Jésus s’est toujours autant attaché à sauver cette vie-ci qu’à donner la vie éternelle. Il existe un autre lien entre solidarité et liturgie : une vraie charité doit conduire nos frères à adorer Jésus avec nous, dans le respect de leur liberté. Saint Vincent de Paul soulignait souvent que lorsque Jean-Baptiste demande à Jésus s’il est celui qui doit venir, Jésus répond non seulement en signalant ses miracles mais aussi en signalant que les pauvres sont évangélisés[x]. Évangéliser les pauvres dans le respect de leur liberté fait partie du service que nous leur devons.

La présence du Christ dans le pauvre ainsi établie, il nous reste à nous demander quelles attitudes cela implique de notre part. Cela commence par nous interdire un certain nombre d’attitudes qui sont autant de tentations.

Le pauvre est Jésus présent devant nous. Cela signifie qu’il ne nous doit rien. Il a en particulier le droit de refuser notre aide comme le Christ a refusé le vin qu’on lui a proposé pour adoucir sa croix[xi]. Cela protège le pauvre de notre paternalisme, de nos « après tout ce que j’ai fait pour toi ». Une autre tentation proche de celle-ci consiste à trier les pauvres. Et à ne s’occuper que de ceux qui veulent bien coopérer à nos efforts de réinsertion, à ceux qui sont dociles à nos projets sur eux. Précisons les choses : un mouvement donné ne peut pas tout faire et il est inéluctable qu’une assistante sociale passe plus de temps avec les pauvres qui sont motivés à se réinsérer. Mais le principe doit demeurer qu’il faut servir tous les pauvres. C’est ainsi que les tournées de l’association aux Captifs la Libération se proposent à tous les pauvres rencontrés sans aucune exclusive, y compris à ceux qui n’ont jamais rien fait pour se réinsérer. Il faut également crucifier en nous une tentation de performance technique. Les associations catholiques de solidarité démultiplient les modules de formation du type « comment gérer la violence » ou « comment écouter en toutes circonstances ». Ces formations sont une bénédiction, et il faut y recourir largement. Mais elles induisent la tentation de penser que le service du pauvre se réduit à une technique et qu’il serait possible de maîtriser cette technique. C’est le « je sais y faire avec le pauvre ». En réalité, le pauvre est un mystère qui nous échappera toujours comme le mystère du Christ est toujours plus grand que ce que nous en croyons et cela est une grâce qui maintient sa liberté en face de nous. Il faut au contraire s’estimer indigne du service des pauvres. Saint Vincent de Paul le disait :

« Dieu aime les pauvres, et par conséquent il aime ceux qui aiment les pauvres ; car, lorsqu’on aime bien quelqu’un, on a de l’affection pour ses amis et pour ses serviteurs. (...) Ainsi nous avons sujet d’espérer que, pour l’amour (des pauvres), Dieu nous aimera. Allons donc, mes frères, et nous employons avec un nouvel amour à servir les pauvres, et même cherchons les plus pauvres et les plus abandonnés ; reconnaissons devant Dieu que ce sont nos seigneurs et nos maîtres, et que nous sommes indignes de leur rendre nos petits services »[xii].

Cette tentation en entraîne une autre, celle de réserver le service des pauvres à une élite triée sur le volet. Là aussi, soyons précis : tout le monde n’est pas apte à aller au bois de Boulogne rencontrer les prostitués, ou aller visiter les mourants en salle de réa. Mais il y a suffisamment à faire pour trouver pour chacun le service des pauvres qui lui correspond. Par exemple, sur ma paroisse, l’opération « Hiver solidaire » qui consiste à loger cinq SDF durant l’hiver dans un local paroissial, permet de mobiliser 140 paroissiens pour passer la nuit avec eux, ou leur préparer un repas.

Mais il y a une autre tentation plus insidieuse parce qu’elle se croit parée de la charité. C’est de se servir du pauvre pour discriminer ceux que nous cataloguons comme riches. Le Christ a évangélisé tout le monde. Il a appelé tout le monde au salut et n’a rejeté personne. La discrimination inversée qui rejette celui que nous classons comme riche n’est pas plus chrétienne que la discrimination qui rejette le pauvre. Qui plus est, dans cette discrimination inversée, des pauvres finissent quand même par souffrir parce que des pauvres sont arbitrairement classés en riches. Par exemple, le pape saint Jean-Paul II insistait sur le fait que servir les enfants, c’est servir les pauvres parce que l’enfant, en tant que tel, est toujours pauvre, quel que soit le compte en banque de ses parents Par conséquent, le catéchisme est souvent le premier service des pauvres dans une paroisse. De même, dans mon quartier, au Trocadéro, la population est économiquement riche. Mais cela n’empêche pas de nombreuses personnes âgées de vivre une solitude extrême qui est une vraie pauvreté et qui a droit à notre service aussi. La forme extrême de cette discrimination inversée a existé au 20ème siècle chez les khmers rouges, et elle a montré son implacable résultat : un massacre.

Positivement, quelle doit donc être notre attitude ? Ce doit être une attitude de contemplation. C’est l’attitude du bienheureux Ozanam dans le texte que j’ai cité ci-dessus : reconnaître le Christ ressuscité dans la personne du pauvre et adorer en lui Jésus présent. Le pauvre rend le Christ présent, par conséquent il faut le contempler pour contempler le Christ. Il ne faut pas seulement prier avant de rencontrer les pauvres, ou prier pour que notre service des pauvres se passe bien, il faut que le service des pauvres soit en lui-même une prière. Nous ne devons pas avoir devant le pauvre un affairement ininterrompu qui l’assomme sous nos performances, il faut prendre le temps de le regarder, de l’écouter, j’y insiste de le contempler. Et de nous demander ce qu’il nous révèle du mystère du Christ.

Cette attitude a pour mérite principal qu’elle est toujours possible. Cela a deux titres : elle ne demande pas de compétences spéciales et elle n’est jamais mise en échec. Elle ne demande pas de compétences spéciales. N’importe qui est apte à contempler le pauvre. Tout le monde peut entrer dans ce service-là du pauvre. Cette attitude n’est jamais mise en échec : Il arrive toujours un moment où les solutions techniques n’ont plus court, un moment par exemple où la médecine ne peut plus rien pour le malade. Si nous enfermons notre service du pauvre dans une attitude seulement technique, ces moments où il n’y a plus rien à faire ne nous laissent comme alternative que le désespoir ou l’action à tout prix, dans ce cas l’euthanasie dont une des significations est un refus par la médecine de son impuissance. Mais il demeure toujours possible d’être présent auprès du pauvre et de le contempler.

C’est une expérience que j’ai eu la grâce de faire souvent comme aumônier d’hôpital. Ainsi par exemple, j’ai été témoin de la souffrance d’une enfant que sa perfusion irritait. Les soignants ont mis longtemps à comprendre la cause de cette souffrance. Cette souffrance lui tirait des cris longs. Je n’avais absolument rien d’utile à faire en la circonstance, sauf rester là et laisser se graver ce cri en moi. Ce cri, paradoxalement, je l’ai aimé parce qu’il manifestait la vie qui envers et contre tout réclame de vivre et affirme son droit de vivre. La vie plus forte que la mort. Je n’ai jamais oublié ce cri.

Il faut donc que nos paroisses, nos associations, nos familles, se mettent concrètement au service des pauvres et cherchent les pauvres qu’elles peuvent servir là où elles sont.

Comment éviter la discrimination inversée que j’ai dénoncée ? Comment à la fois mettre le pauvre au centre et servir tous les hommes ? Il me semble que la solution à ce dilemme consiste à servir toute personne rencontrée sous l’angle de sa pauvreté. Jésus ne s’adresse pas seulement aux pauvres comme population particulière, il rejoint chaque personne par sa pauvreté, par ses failles. Il est frappant que lorsque saint Paul rencontre le Christ sur le chemin de Damas, il tombe par terre[xiii]. C’est le symbole de son humiliation. Il a fallu que Paul perde sa superbe et découvre sa petitesse pour se convertir. De même, quel que soit le profil sociologique de la personne que nous rencontrons, il faut la servir sous l’angle de ses pauvretés. Là aussi, existe la tentation de nous entourer de super-apôtres qui nous plaisent par leurs performances réelles ou fantasmées. A contrario, pour trouver Jésus en toute personne, il faut voir en elle un pauvre. Mettre le pauvre au centre ne signifie donc pas s’occuper exclusivement de ceux que nous avons décrétés pauvres et abandonner les autres mais servir toute personne rencontrée sous l’angle de sa pauvreté.

Jésus s’est véritablement identifié au pauvre. Ce n’est pas une pieuse métaphore. Le pauvre nous parle du mystère de l’incarnation et de la dépendance du Fils envers le Père dans la Trinité. Le pauvre est un mystère comme le Verbe de Dieu. Cette présence de Jésus n’est pas la seule, et ne doit pas nous faire oublier les autres. Mais elle rend concret et actuel le mystère de la croix et manifeste que le mystère de Jésus nous échappe. En conséquence, le pauvre doit bel et bien être au centre de nos pastorales. Cela doit nous protéger d’un certain nombre de tentations, et cela doit nous conduire à contempler le pauvre et à recevoir tout frère sous l’angle de sa pauvreté.

Texte complet à retrouver dans le pdf ci-dessous

 

[i] Mt25, 40.

[ii] Apoc 22, 13.

[iii] Phi 2, 5-8.

[iv] Lettre à Louis Janmot, 13/11/1836.

[v] Hugo Tristram Engelhardt, Jr. Les Fondements de la Bioéthique, trad. Jean-Yves Goffi, Les belles lettres, Paris, 2015, p. 193.

[vi] Il a terminé sa vie presque paralysé par une thrombose.

[vii] Pedro Arrupe, « L’Expérience de Dieu dans la Vie religieuse », in Écrits pour évangéliser, DDB, coll. « Christus » n° 59, Paris, 1985, p. 330.

[viii] Mt 8, 20.

[ix] Mt 26, 38.

[x] Mt 11, 3 sq.

[xi] Mt 27, 34.

[xii] Saint Vincent de Paul, « Entretien aux missionnaires sur l’amour des pauvres ».

[xiii] Ac 9, 4.

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